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Greffe : Le modèle nantais

1er avril 2004, Le Point

Bien des Nantais l’ignorent, mais l’Itert (Institut de transplantation et de recherche en transplantation), implanté au sein du CHU, est depuis presque deux décennies le premier centre français – et le deuxième européen – pour les greffes de rein. Reconnue internationalement, cette compétence est confirmée par le nombre de doubles greffes rein-pancréas. En France, en 2003, environ quatre transplantations de pancréas sur dix ont été effectuées à Nantes.

Cohérence et synergie

Cette indéniable réussite sera soulignée le 10 mai prochain au cours d’une manifestation marquant symboliquement la 3 000e transplantation de rein opérée à Nantes depuis 1971. La journée réunira, autour de tables rondes, des chercheurs, des médecins, des économistes de la santé et des représentants des patients, qui débattront de l’avenir des transplantations.

Mais c’est aussi l’avenir des structures médicales qui sera abordé. Alors que la recherche est en crise et que le fonctionnement des hôpitaux est remis profondément en question, l’efficacité d’organisations telles que l’Itert est regardée avec beaucoup d’intérêt par la communauté médicale.

En effet, cet institut regroupe en son sein des activités cliniques, de recherche et d’enseignement, sous la houlette d’un « patron », Jean-Paul Soulillou. Il en ressort une cohérence et une synergie qui ne sont pas étrangères à la réussite clinique ni à la reconnaissance mondiale des activités de recherche en transplantation menées à l’unité Inserm 643.

Sur le modèle de l’Itert, trois autres instituts thématiques de soins et de recherche pourraient voir le jour prochainement à Nantes, dédiés au thorax, au système digestif et au cancer. Ils seraient dirigés respectivement par trois « grosses pointures » : Denis Escande, Jean-Paul Galmiche et Khaled Meflah. Reste le problème des statuts. Car, formellement, de tels instituts n’existent pas dans la complexe architecture administrative des hôpitaux. L’expérimentation nantaise pourrait être un déclencheur pour officialiser ces structures et en permettre la généralisation. La Ville de Nantes suit ce dossier de très près. Quel que soit le statut choisi, elle a déjà prévu de regrouper ces spécialités en 2007 ou 2008 dans de nouveaux locaux, sur l’île de Nantes

Denis Roux

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