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Les dérives de la dialyse à La Réunion : les conclusions du rapport sur l’AURAR publiées dans Le Canard Enchaîné

Fin septembre 2017, Renaloo alertait Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, au sujet d’irrégularités dont aurait été à l’origine l’AURAR, une importante association de dialyse de l’Ile de La Réunion. Quelques jours plus tard, la chambre régionale des comptes (CRC) était saisie sur le sujet.

Dans son édition du 27 mars 2019, le Canard Enchaîné dévoile les conclusions du rapport de la CRC, qui confirme que l’AURAR a amassé plus de 50 millions d’euros, dont un patrimoine immobilier conséquent, à partir des remboursements de l’Assurance Maladie. Le rapport de la CRC souligne l’importance des rémunérations et autres avantages en nature des néphrologues et de la directrice de l’AURAR. 

Il s’étonne que l’association, en trente-huit ans, n'ait jamais été contrôlée par l'agence régionale de santé ou par la caisse locale d'assurance-maladie. Le contenu du rapport a été détaillé dans une dépêche Hospimedia du 27/03/2019. L’AURAR a finalement fait l’objet en septembre 2018 d’une plainte de la sécu pour escroquerie.

L'existence de dérives financières majeures étant confirmée, Renaloo s’interroge vivement sur leurs conséquences pour les patients dialysés à La Réunion, dont près de la moitié sont traités par l’AURAR. La situation déplorable de la prise en charge de l’insuffisance rénale terminale à la Réunion est connue. Elle est notamment caractérisée par un très mauvais accès à la dialyse à domicile, mais aussi et surtout à la greffe rénale, qui constitue pourtant le meilleur traitement, en termes d’espérance comme de qualité de vie.

Le taux de patients dialysés inscrits sur la liste d’attente de greffe à La Réunion est 3 fois plus faible qu’en métropole. Les délais d’inscription sont beaucoup plus longs. Seulement 17% des patients sont greffés à la Réunion, contre 44% au plan national. Compte tenu de l’importance du préjudice pour les personnes malades (diminution de l'espérance de vie, pertes de chances, pertes d’années de vie de qualité, dégradation de la qualité de vie, désinsertion sociale et professionnelle, etc.) , il est impératif et urgent que la lumière soit faite sur l’éventuelle responsabilité de l’AURAR quant à cette situation et que toutes les conséquences en soient tirées.

 

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