Arrêté en se faisant délivrer de l’EPO
24 juillet 2003, Le Parisien
Les policiers de Creil ont interpellé, mardi, un Compiégnois d’une trentaine d’années, dans la salle d’attente de la pharmacie du centre hospitalier de la ville. L’homme voulait se faire remettre sur ordonnance des flacons d’Eprex, autrement dit de l’EPO, un produit tristement célèbre quand il est détourné de son utilisation première, notamment comme dopant dans les milieux sportifs, où il est bien sûr prohibé. L’attention des pharmaciens a été attirée sur cette prescription inhabituelle car l’homme en avait déjà acquis en début de mois. Interrogé par les policiers, cet ex-cadre sportif d’un club compiégnois actuellement au chômage n’a pas fait de difficultés pour avouer qu’il se faisait remettre depuis plusieurs mois des doses d’EPO dans les pharmacies de plusieurs hôpitaux. Ceux d’Antibes (Alpes-Maritimes), Laon (Aisne) et Senlis lui en avaient délivré en toute bonne foi. Cet athlète pratiquant le 3 000 m steeple, la difficile course où l’on franchit obstacles et rivière, avait subtilisé des ordonnances d’un médecin généraliste de Strasbourg, qu’il utilisait pour se faire délivrer le médicament. L’EPO rend de grands services, notamment aux malades souffrant de problèmes rénaux. Il rédigeait lui-même les prescriptions, en s’inspirant de journaux et d’articles parus sur Internet. Mais l’une de ces ordonnances a mis la puce à l’oreille d’un pharmacien creillois, ce qui a débouché sur l’arrestation.