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Evusheld : la France allège les restrictions, les USA doublent les doses

une nouvelle rédaction moins contraignante sur les facteurs de risques cardio-vasculaires

La version initiale de l’autorisation d’accès précoce d’Evusheld recommandait de ne pas administrer le médicament aux patients présentant au moins deux facteurs de risques cardio-vasculaires (dyslipidémie, diabète, obésité, hypertension, tabagisme, sujet âgé)”. Cette mention restrictive a été très diversement interprétée par les équipes, certaines ayant mis en avant ce motif pour limiter fortement les prescriptions.

➡️ L’examen de nouvelles données a permis à l’Agence du médicament de modifier sa rédaction, dans le sens d’une plus grande ouverture :
“Dans l’attente de données complémentaires de pharmacovigilance, la prudence s’impose avant d’envisager l’administration de l’association de tixagévimab et de cilgavimab chez les patients à haut risque d’évènements cardiovasculaires”.

➡️ Cette évolution devrait permettre à des personnes qui se sont jusque là vues refuser la prescription d’Evusheld en raison de facteurs de risques cardio-vasculaires de recevoir le médicament et aux équipes d’homogénéiser leurs pratiques afin de permettre la protection d’un plus grand nombre de patients.

La FDA double les doses pour une meilleure efficacité sur les sous-variants d’Omicron

Dans le même temps, la FDA vient d’annoncer la nécessité de doubler les doses d’Evusheld en prophylaxie aux USA, “afin d’améliorer son efficacité contre certains sous-variants d’Omicron“. Plusieurs articles sortis en preprint ces derniers jours semblent en effet montrer que les capacités de neutralisation d’Evusheld sont diminuées, en particulier face au sous-variant BA1.1.

➡️ Evusheld était jusque là administré aux dosages de 150 mg de tixagevimab et 150 mg de cilgavimab (comme en France). Désormais la posologie recommandée aux USA est de 300mg de chaque anticorps.
Les patients immunodéprimés déjà traités avec l’ancien dosage sont invités à contacter leur médecin pour recevoir le complément.

Pour le moment, les autorités de santé françaises sont silencieuses sur ce sujet, et plus globalement sur la possible diminution d’efficacité de l’ensemble des anticorps monoclonaux sur certains sous-variants d’Omicron, bien que la question soit aussi clairement posée pour le Xevudy / Sotrovimab. La FDA vient d’ailleurs de recommander qu’il ne soit plus utilisé aux USA pour les patients contaminés par le variant BA.2 ni dans les zones où BA.2 est fortement majoritaire. Elle a par ailleurs autorisé en urgence le 11 février dernier le Bebtelovimab des laboratoire Lilly, un nouvel anticorps monoclonal en traitement du Covid, qui resterait efficace contre BA.2, mais qui n’est à ce jour pas disponible en France.

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