les professionnels de santé opposés à une diminution des coûts des ALD
Le JIM (Journal International de Médecine) a révèlé les résultats d’une enquête sur le point de vue des professionnels de santé sur le dispositif des ALD (Affections de Longue Durée)
Si les professionnels de santé jouissent d’un poste d’observation privilégié pour identifier certaines dérives de notre protection sociale dans le domaine de la santé, ils sont également les premiers à pouvoir en mesurer dans une grande majorité des cas les bénéfices. A cet égard, il semble que le dispositif qui permet aux patients souffrant d’une affection longue durée (ALD) d’obtenir une prise en charge à 100 % des soins liés à leur pathologie est un système considéré par eux comme pertinent et devant être à tout prix préservé.
Ainsi, un sondage réalisé en 2008 sur le site du JIM, à l’heure de la mise en place des franchises médicales, avait montré que les médecins commes les infimiers étaient majoritairement favorables à une exonération des franchises médicales pour les patients en ALD, une exception pourtant non prévue par la loi.
Deux ans plus tard, ils se montrent une nouvelle fois réticents face à la perspective d’une réforme destinée à restreindre les coûts du dispositif ALD. Le sondage réalisé du 7 au 27 juillet indique en effet que 53 % des professionnels de santé (qui y ont participé) sont opposés à une diminution des dépenses engendrées par ce système. Les deux pistes de réforme suggérées ont pour leur part retenu une attention favorable de 27 % des répondants en ce qui concerne une révision à la baisse de la liste des maladies éligibles et de 16 % pour la diminution du taux de remboursement de certains médicaments.
Les résultats de ce sondage confirment, s’il en était besoin, combien sera difficile toute réforme du dispositif ALD, un système pourtant à l’origine de 62 % des dépenses de soins remboursés.
L’Assurance maladie en est parfaitement consciente qui avait dû ranger aux oubliettes ses propositions en 2008. Aujourd’hui, elle avance plus prudemment en suggérant uniquement au gouvernement que les patients hypertendus ne présentant aucun autre facteur de risque cardiovasculaire ne puissent plus bénéficier des avantages du système. La position du ministère de la Santé sur ce point n’est pas encore connue : il n’est pas certain qu’elle entérine une mesure qui pourrait être perçue par les 8,3 millions de personnes en ALD aujourd’hui, ainsi que par leurs praticiens, comme les prémices d’attaques plus générales.
D’après JIM, 29/07/2010, Aurélie Haroche