Le centre privé de dialyse de Montfermeil accusé de graves négligences dans le suivi des patients

Le centre privé de dialyse de Montfermeil accusé de graves négligences dans le suivi des patients  

Le Parisien Seine Saint Denis du 24 mai 2011 s’interroge sur la qualité de la prise en charge des patients au centre de dialyse de Montfermeil. Le quotidien indique en effet qu’une inspection menée par une équipe de l’agence régionale de santé (ARS) vient de débuter au sein de l’établissement.

Ses représentants vont y passer plusieurs jours. Ils vont interroger le personnel et les patients, observer… Ils devront ensuite rendre leurs conclusions dans un rapport.
Si l’ARS a décidé de cette inspection, c’est en raison de « plusieurs courriers arrivés en très peu de temps ». Des lettres écrites par quelques patients, mais aussi par des membres du personnel. Et certaines contiennent de graves accusations. En témoigne cette missive signée par certains soignants de l’unité médicalisée. « Depuis avril 2010, nous avons eu 12 patients décédés », indiquent-ils, mettant clairement en cause le directeur du centre. « On prend en charge des patients bien trop lourds, qui devraient aller dans des unités adaptées », estime un employé.

Une autre affirme : « Il n’y a que l’argent qui compte, il faut faire un maximum de dialyses sans se soucier du suivi médical. » Plusieurs membres de l’équipe soignante évoquent le cas d’un malade handicapé et diabétique, mort après avoir quitté en urgence la structure pour aller en réanimation.

Autant d’accusations rejetées en bloc par le néphrologue Mabrouk Brahimi, directeur médical du centre de dialyse : « La famille de ce patient nous a écrit, après sa mort, pour nous remercier de l’avoir pris en charge! Le nombre de décès est inférieur à la moyenne nationale. ».

Accusé de négligences, il affirme être « présent tout le temps », et dénonce « des jaloux », alors que la structure, ouverte fin 2009, tourne à plein régime, accueillant régulièrement 45 patients. Djaffar Sator, directeur de la clinique Vauban (Livry-Gargan) dont dépend le centre de dialyse, crie lui aussi au complot. Il conteste le chiffre des douze patients décédés et il rappelle qu’un conflit a récemment opposé un cadre infirmier et la direction. « C’est très surprenant. Tout arrive en même temps : ce conflit, les plaintes de patients, l’inspection de l’ARS… C’est une manipulation de la concurrence! » affirme le médecin, persuadé que d’autres cliniques jalousent les projets de développement autour du centre de dialyse. Une maison de retraite notamment, dédiée aux insuffisants rénaux, pourrait voir le jour d’ici à 2013.

Mais les plaintes ont pourtant semblé suffisamment sérieuses à l’agence régionale de santé pour déclencher cette inspection. Il faudra encore attendre un peu avant d’en connaître les conclusions. « L’établissement est présumé innocent, souligne-t-on du côté de l’ARS. Mais s’il y a des dysfonctionnements, ils ne pourront être masqués. »