Suite de notre série sur le rapport de l'Agence de la biomédecine 2016.
Les durées d'attente de greffe sont un sujet majeur pour les patients. Les régles de répartitions des greffons sont régulièrement modifiées, mais malgré tout les inégalités persistent, voire s'amplifient.
Inégalités en fonction de l'équipe de greffe
La médiane d’attente nationale (durée au bout de laquelle la moitié des patients inscrits entre 2011 et 2016 sont greffés) augmente régulièrement, elle était en 2016 de 31,3 mois, soit un peu plus de deux ans et demi.
Mais elle est surtout très différente selon l'équipe de greffe où on est inscrit-e.
Les médianes d'attente dans les 33 CHU pratiquant la greffe rénales sont présentées dans les deux graphiques ci-après, par ordre alphabétique :
Les durées d'attente varie selon les hôpitaux entre moins de 18 mois et plus de quatre ans.
– 5 équipes ont des durées d'attente inférieures à 1 an et demi : Caen, Rennes, Marseille, Poitiers, Brest
– 4 équipes ont des durées d'attente supérieures à 4 ans : Créteil, Saint Louis, Foch, Tenon (pour Foch et Tenon, les durées d'attente excèdent même 5 ans).
Ces écarts sont très importants et leurs conséquences pour les patient-e-s sont majeures.
Attention, si la durée d'attente entre l'inscription et la greffe est un indicateur majeur pour les patients,
il est nécessaire de prendre aussi en compte la durée nécessaire avant l'inscription (en particulier le temps écoulé entre le début de la dialyse et l'inscription), qui est, là aussi, très variable selon les régions.
On rappelle aussi que le libre choix de l'établissement de santé est un principe fondamental des droits des patient-e-s. Ainsi, rien n'empêche de s'adresser à un CHU dont la durée d'attente est courte, y compris s'il ne s'agit pas du centre de greffe le plus proche du domicile. La seule limite à l'exercice concerne les difficultés potentielles de prise en charge par la sécu des frais de transport.
Conclusion
Au total, l'analyse des délais d'accès à la greffe en fonction de différents critères (groupe sanguin, âge du receveur, équipe de greffe) montre qu'en 2016, le système d'allocation des greffons rénaux reste très inégalitaire pour les patient-e-s.
A ce jour, et malgré leurs demandes répétées depuis des années, les associations de patient-e-s sont toujours exclues de ses évolutions, qui restent un des domaines réservés des équipes de greffe et de l'Agence de la biomédecine.
2 Commentaires
Bonjour,
Merci, pour toutes vos informations. vos documents et textes me sont d’une grande utilités.
Je suis à la Réunion et nous sommes à la une des médias depuis un certain temps.
A ce titre avez-vous les chiffres de la greffe au CHU de St-Denis.
J’ai lu avec attention votre courrier, je m’inquiète de la décision de la Ministre qui va sauter à pied joint pour diminuer la prise en charge des dialyses, déjà cette année bon nombre de patients ont des difficultés de se rendent à leurs consultations liées à la dialyse (Cardio fistule, visite pré-greffe etc) car la CGSS à fait une telle campagne auprès des néphrologues,que nous ne pouvons plus obtenir de bon de transport à l’exception des dialysés amputés ou sur fauteuil.
je crois qu’au final c’est le patient qui est malheureusement la dernière roue de la charrette qui va en pâtir.
Cordialement
Bonjour ,
Caen en délai des plus courts !
… déjà 3 ans passés de puis l’inscription officielle !
Tristesse sur découragement .
Pola