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Sujet
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8) Je ne peux pas résister au plaisir de vous faire profiter d’un extrait de courrier que j’avais adressé à un camarade de la Fnair, à propos de la Revue. Je viens de le retrouver au fin fond de mes archives et je le trouve encore assez d’actualité. Il date pourtant de février 2004 !
« …Enfin, il m’est venu aux oreilles (tout finit par se savoir !) que je serais certainement « responsable » (encore ? !) de la défection remarquée des adhérents, en particulier lecteurs de la Revue, du fait de la disparition de mes dessins de cette illustre publication associative ?
On m’aura décidément tout fait !
Les inondations, la canicule, le chômage, les refus de dons, la grippe avière, la condamnation de Juppé, … j’en passe et des meilleures, à coup sûr c’est la faute du Bouzou !
J’hésite donc entre deux sentiments…
Le premier, si j’avais tendance à gonfler des chevilles ou à enfler de la tête (mais fort heureusement je n’assume pas de fonctions présidentielles pour souffrir de ces maux !), serait de me sentir flatté de cette « distinction honorifique » (ô combien méritée, comme de bien entendu !) Je ne savais pas que mon rôle d’illustrateur comico-social était en fait aussi essentiel et principalement porteur de cette Revue ! Les rédacteurs divers et variés apprécierons ! Fort heureusement, je suis d’un naturel modeste et désintéressé et fuit comme la peste les « décorations » (qu’elles soient vraies… ou indûment portées !)
Le deuxième donne à réfléchir sur le contenu de cette Revue. Il semble pour le moins saugrenu, voire inquiétant, qu’une publication spécialisée devant informer les insuffisants rénaux ne soit apparemment digne d’intérêt que par l’apport de dessins humoristiques ! C’est en tout cas la conclusion que le rédacteur de cette remarque initiale expliquant la fuite des lecteurs a trouvé bon de formuler !
Le bouc émissaire est tout trouvé ! Cette constatation (bien pauvre de réflexions) permet de noyer le poisson. C’est l’arbre qui cache la forêt, l’alibi de circonstance. Cela permet de se taire sur l’essentiel !
J’avais pourtant émis, il y a quelques temps, quelques remarques sur le contenu des Revues de 2003, en particulier sur cet étalage, assez lassant, de comptes rendus exhaustifs (et carrément barbants) des interventions souvent répétitives des divers Congrès, Colloques, Conférences et autres manifestations d’autosatisfactions permanentes, bien loin des préoccupations concrètes et pratiques de la vie de nos camarades. Il n’est pas possible que notre staff directionnel n’en ai pas eu des échos alors que j’en ai reçu, soit de visu, soit par écrit, un bon paquet !
Bref, la bonne question aurait été de se pencher sur les raisons « valables » de la défection des adhérents qui pensent que la FNAIR s’éloigne de plus en plus des réalités et se complait dans une contemplation auto admirative de nombril (c’est nous les plus forts, les rois des décrets, les princes de la bioéthique, les donneurs de leçons médicales, etc…)
Au fait, n’y aurait-il plus de dialysés en France ? Le dernier Edito du « nègre présidentiel » a fait très fort en osant déclarer qu’on nous reprochait de toujours parler de dialyse (justifiant ainsi ce « spécial transplantation ») ! J’ai cru rêver ! On ne parle justement plus que de transplantation sans arrêt ! Je me sens d’ailleurs assez gêné quand des adhérents m’en font la remarque !
L’arrivée de nouvelles « recrues » qui ne jurent que par la transplantation essentiellement à partir de donneurs vivants (la dialyse et les problèmes des personnes âgées ne faisant pas partie de leurs préoccupations) ne fait qu’accentuer cette préférence !
J’aurai tendance à dire à ces grands penseurs de se poser quand même, s’ils en sont capables, les bonnes questions : « N’oubliez pas que vous ne faites pas la Revue pour « VOUS » mais pour des malades, de conditions diverses, avec leurs craintes, leurs angoisses, leurs compréhensions, leurs âges certains… Il serait bon d’y penser lorsque vous rédigez. Moins de discours, de chipotages de lois et décrets, mais de la vie quotidienne, du concret, du vivant, …. de L’ESPOIR (tiens, justement ce n’est pas pour rien que ce mot était celui du titre des premières Revues !) »
Mais une fois de plus ces réflexions énerveraient sans plus d’effet… c’est plus facile que de se remettre en cause ! C’est logique : il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !… »
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