Dans les années 60 à 80, la courbe des résultats était très déclive, elle descendait rapidement à 50 % au bout de 5 ans, et on ne pouvait obtenir de statistiques et savoir ce qui se passait après, l’information n’était pas disponible. A partir des années 80, avec la cyclosporine, on vit la courbe remonter à plus de 80 % au bout de la première années, et j’en déduisis que toute la courbe par la suite était ainsi remontée. Je me rends compte avec le temps, en écoutant les uns et les autres, et notamment les médecins qui ont bénéficié d’une possibilité de suivre leurs patients sur des décennies, qu’il n’en est pas tout à fait ainsi. S’ils étaient moins efficaces au début, les traitements des années 70 étaient moins toxiques sur le long terme. Peut-être constatera-t-on un jour que la courbe des nouveaux traitements, bien plus séduisante au départ, finit par passer sous la courbe des anciens traitements à long terme. La cyclo a eu un effet néphrotoxique, et plus d’impact sur la tension artérielle. Toutefois, il y a un plus grand nombre de greffés qui bénéficie d’une greffe plus longue en moyenne, les médecins ont donc raison en termes d’avantage : la surface de la courbe est plus importante, sauf s’il s’avérait que le long terme soit meilleur avec les anciens traitements, et que ce gain marginal de superficie couvre les écarts positifs en faveur des nouveaux traitements. Les médecins qui ont eu une longue carrière dans ce domaine ont ce recul du temps, teinté parfois d’une pointe de pessimisme, mais aussi de ces constats positifs dont les plus jeunes n’ont pas l’expérience et la compréhension.

C’était Traeger, il me semble si vivant si proche sur ces images, j’étais là presque au commencement de cette histoire, vers 1965.