La baisse des indemnités, coup dur pour les malades
Louise (le prénom a été modifié), Parisienne de 33 ans, sait ce qu’il en est. Avant sa maladie, elle faisait partie, avec 3 500 euros de salaire mensuel, “des gens aisés”. En septembre 2010, elle quitte l’entreprise dans laquelle elle était cadre depuis huit ans pour une autre. Début octobre, un cancer du sein de grade 3 est diagnostiqué ; elle entre en arrêt maladie. Le contrat de prévoyance de son ancienne société ne la couvre plus, celui de la nouvelle pas encore – en période d’essai, elle sera remerciée fin novembre. Depuis, c’est de ses indemnités journalières qu’elle vit, soit autour de 1 300 euros par mois. Celles-ci sont plafonnées à 48,08 euros. En net, une fois prélevées la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), il lui reste 44,86 euros par jour.
Ses frais de santé sont pris en charge à 100 %, mais pour le reste, cela a été la douche froide pour cette “carriériste, pas du tout branchée social”. “J’ai pourtant largement cotisé et cotiserai de nouveau”, lâche-t-elle, ajoutant que, vu le salaire qu’elle touchait avant, elle n’a eu droit à aucune aide. Ses parents lui ont versé de l’argent. Sa grand-mère a payé la femme de ménage dont elle avait besoin.
Un sentiment d’injustice habite cette élégante jeune femme. Mardi 18 octobre, elle a fini par mettre en vente l’appartement qu’elle avait acheté en 2008 et pour lequel elle s’était endettée. Elle part vivre à Toulouse, dans un logement prêté par ses parents.