La baisse des indemnités, coup dur pour les malades
Sébastien (le prénom a été changé), 39 ans, cadre dans une entreprise depuis plus de dix ans, vivait bien lui aussi, avec 2 500 euros par mois. Mais après l’apparition de son cancer du système lymphatique, il y a dix-huit mois, son niveau de vie a chuté.
Très vite, il se retrouve dans la panade. Ses versements d’indemnités journalières sont “très sporadiques”, tout comme ceux de son contrat de prévoyance, qu’il n’a d’ailleurs touchés que peu de temps, à la suite d’une erreur administrative. “Heureusement, j’ai un petit loyer pour Paris, mais une fois tous les frais fixes payés, il me restait moins de 100 euros par mois”, dit-il. Impossible de payer une aide à domicile, pourtant indispensable. Il a fait le tour de ses proches pour trouver de l’argent.
Agios, incidents de paiement… : ses frais bancaires ont augmenté. Pourtant, sa liste de privations était longue. Plus d’achat de livres ni de CD. Pas de visites à ses parents en province. Sébastien a aussi retardé des soins dentaires.
La perspective d’une baisse des indemnités le fait bondir : “On les compte tellement, les euros, quand on est malade.” “A l’hôpital, les infirmières sont bien conscientes de nos difficultés. Souvent, elles me demandaient : “Vous arrivez à vous acheter à manger ?””, dit-il. Aujourd’hui en mi-temps thérapeutique, Sébastien peut souffler un peu.
Il n’est pas le seul à s’être appauvri avec la maladie. A Santé Info Droits, ligne téléphonique du Collectif interassociatif sur la santé, les appels au sujet des indemnités journalières sont courants. Les malades sont à la recherche d’explications, s’inquiètent d’indemnités non perçues, et témoignent de leurs problèmes financiers. Ainsi cet intérimaire qui indique qu’il a un cancer, est en arrêt maladie et touche 600 euros, puis demande : “Que puis-je faire pour compléter mes ressources en attendant de pouvoir reprendre un emploi ?”.