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Le don d’organes en Norvège

Dès 1969, les médecins norvégiens mettent en place ce qu’ils appellent eux-mêmes une “stratégie nationale” pour le traitement des patients en phase terminale. Le postulat de base est que la transplantation d’un rein est la meilleure solution à l’insuffisance rénale en phase terminale (meilleure, c’est-à-dire plus rentable et plus efficace que la dialyse). Ils décident donc de proposer systématiquement la transplantation à tout patient qui pourrait en bénéficier. Il en résulte que le nombre de patients inscrits sur liste d’attente pour une transplantation rénale est stable, et que le nombre de patients en dialyse est très bas.

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De plus, ce “programme” de transplantation est orienté vers un recours extensif aux donneurs vivants. Leur nombre s’intensifie encore davantage après 1983 (date à laquelle la cyclosporine a été introduite).

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Ce choix résulte d’un consensus entre le réseau des médecins concernés. Néphrologues et médecins transplanteurs sont convaincus du bien-fondé de ce programme. L’ensemble des néphrologues du pays constitue d’ailleurs une équipe relativement stable et coordonnée, qui entretient un rapport suivi avec le Rikshospitalet, l’hôpital national, unique centre de transplantation. Ce réseau de “professionnels médicaux du rein” organise entre autres une réunion annuelle ayant pour but de permettre une action conjointe et cohérente concernant le traitement des patients terminaux. Dans ce cadre une “charte de directives” destinées à chaque néphrologue a été établie, afin de s’assurer que l’information donnée à la famille d’un patient concerné par la possibilité d’une transplantation rénale – et donc, potentiellement donneur – soit constante.

Le premier point exprime clairement la volonté d’une politique médicale en faveur du donneur vivant : “La possibilité de transplantation rénale avec prélèvement sur un donneur vivant doit toujours être considérée et discutée avec la famille avant que le patient ne soit enregistré sur la liste d’attente pour une transplantation cadavérique”(7)

Cette même assertion est très bien résumée par les docteurs Albrechtsen et Flatmark, médecins transplanteurs à l’occasion du Symposium sur le don d’organes vivants organisé à l’automne 1996 à Oslo :
“Une stratégie nationale pour le traitement d’insuffisance rénale en phase terminale a été formulée en 1969, se basant sur les postulats suivants : que la transplantation rénale est une meilleure solution que la dialyse, que la transplantation doit être proposée à tout patient souffrant d’insuffisance rénale en phase terminale qui pourraient en bénéficier, et que les membres de la famille, adultes et en bonne santé, devraient être autorisés à donner un rein pour combler la pénurie d’organes.”(8)

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