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Le don d’organes en Norvège

Ainsi, en Norvège, près de 40% des transplantations rénales sont réalisées à partir de reins prélevés sur des donneurs vivants. Les donneurs potentiels font partie d’un “pool” nettement plus large que celui que la loi autoriserait en France. Mais le donneur potentiel reste bien évidemment soumis à une série de tests médicaux qui ont pour but de déceler d’éventuelles contre-indications à l’opération. Cette procédure de “filtrage” des donneurs est du reste analogue à celle pratiquée en France. Pourtant, les médecins norvégiens sont conscients que le recours aux donneurs vivants n’est de loin pas une pratique universellement reconnue parmi leurs pairs et qu’ils font figure d’exception.

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[pour information : situation en 2000. Source : EFG]

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Des travaux de recherche sont ainsi conduits sur l’état de santé des donneurs après l’opération; un article comparant leur “qualité de vie” avec celle du reste de la population a même été publié(10) !

Les résultats de ces études, tous encourageants, sont fréquemment cités : le corps médical est absolument formel sur le fait que l’acte de prélever un rein sur un donneur sain présente sur le plan médical “des risques négligeables(11)”. Ils s’en remettent à leur procédure de sélection des donneurs pour minimaliser les risques de complication post-opératoire, et parlent “d’absence de risque à long terme”.

Ces résultats concernent également le recours aux groupes particuliers que sont les donneurs non apparentés et les donneurs âgés de plus de 60 ans pour lesquels des études spécifiques ont été conduites. D’après les articles publiés, ces groupes n’encourent pas de risques particuliers sur un plan médical, et permettent des greffes réussies.

Les transplanteurs norvégiens affirment qu’ils sont persuadés qu’un donneur volontaire n’encourt pas de risque réel, aussi bien sur un plan physique que psychologique. Sur ce dernier point, ils vont jusqu’à montrer que la qualité de vie des donneurs est meilleure que celle du reste de la population ! Un des arguments avancé est que l’acte même de donner un rein est un acte positif qui, en soi, pourrait améliorer la qualité de vie…

Une enquête menée auprès des donneurs a montré que ces derniers n’ont apparemment pas de regret. 94% des donneurs affirment qu’ils referaient l’expérience s’ils avaient de nouveau à choisir. Le corps médical en Norvège s’en satisfait d’un point de vue éthique.

Il faut se souvenir que le contexte de la pratique médicale en Norvège est, d’une façon générale plus favorable à une certaine confiance de la part des patients. Le douloureux scandale du sang contaminé en France constitue la toile de fond des mesures législatives quelque peu drastique récemment prises en matière de santé.

En Norvège, dans le cadre du prélèvement de reins vivants le recours exclusif aux donneurs “liés affectivement” et la connaissance suivie qu’ont la plupart du temps les néphrologues locaux avec leurs patients, sont considérés comme des garanties suffisantes. De telles précautions réduisent, sinon écartent les possibilités de pression psychologique ou de tractations financières autour du rein donné. Cette conviction est de plus étayée par une expérience sans accroc comme le soulignent les docteurs Albrechtsen et Flatmark :

“Les résultats du programme norvégien de transplantation semblent consolider les motivations suivantes pour le don d’organes vivants :

  1. La néphrectomie unilatérale ne comporte pas de risque pour les donneurs ;
  2. Les membres de la famille informés, adultes et en bonne santé sont à même de choisir de faire le don ;
  3. Le recours aux greffons vivants augmente le nombre total de greffons disponibles pour la transplantation ;
  4. Le don d’organes vivants permet un traitement dans des conditions optimales de temps et de qualité ;
  5. Les résultats de la transplantation d’organes vivants sont excellents et meilleurs que ceux des organes cadavériques”(12).
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