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Le don d’organes en Norvège

Ce ” programme ” initié par le milieu médical n’est donc pas le résultat d’un choix politique conscient. Toutefois, les autorités publiques concernées sont tout à fait informées de la pratique, et n’ont jamais tenté d’influencer cette politique, que ce soit dans un sens ou dans l’autre.

De plus, comme nous l’avons vu, la loi laisse ouverte la question de savoir qui peut donneur un rein en Norvège et donc ne s’oppose pas à cette politique.
Rappelons qu’en France, la loi autorise uniquement les membres de la famille proche à donner un rein à un patient en attente d’une transplantation. Le donneur doit avoir la qualité de père ou de mère, de fils ou de fille, de frère ou de sœur du donneur. Le don entre époux est admis en cas d’urgence (mais exclu entre concubins).

En Norvège, la loi laisse aux médecins l’appréciation du “recrutement” des donneurs, puisqu’elle ne mentionne aucune restriction, si ce n’est “toute personne âgée de plus de 18 ans”. Et de fait, les donneurs viennent d’un horizon plus large que les sujets génétiquement apparentés aux patients. Un médecin s’explique : “Les parents, les grands-parents, les frères et sœurs (germains ou non), les enfants adultes, les donneurs liés affectivement [emotionnally related] tels que les époux/ses, les concubins stables, les parents adoptifs, sont les principaux donneurs vivants potentiels. Dans des circonstances spéciales, et en cas de motivation spontanée, les tantes, oncles, cousins et autres membres de la famille par alliance peuvent être acceptés. Les amis n’entrent pas dans le cadre de notre programme.”(9)

Les “donneurs non apparentés” (c’est-à-dire non apparentés génétiquement) ne sont pas exclus. Les donneurs sont acceptés sans considération de leur correspondance HLA (histocompatibilité). Sur les 1305 transplantations rénales qui avaient été effectuées à la date du 1er septembre 1996, 134 patients (soit plus de 10%) avaient reçu le greffon d’un donneur non apparenté génétiquement. Il s’agit principalement de leurs époux/ses ou concubin(e)s – les donneurs considérés comme “liés affectivement”. Ce chiffre est en constante évolution et concerne au moins 20% des transplantations aujourd’hui.

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L’âge du donneur n’est pas non plus un critère imposé par la loi en Norvège. Si le texte précise que le donneur doit être d’âge légal (18 ans), il n’indique en revanche aucune limite supérieure. De fait, l’équipe de transplantation n’a jamais imposé d’âge limite, et par principe n’exclut pas les donneurs les plus âgés, qui sont considérés comme étant ” souvent très motivés “. Environ 30% des prélèvements sont effectués sur des sujets âgés de plus de 60 ans au moment de l’opération. La doyenne des donneurs avait 81 ans au moment du prélèvement…

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