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L’OMS doit enfin prioriser les maladies rénales dans les stratégies globales de santé publique

La revue Nature Reviews Nephrology consacre en ce début avril 2024 un important dossier aux maladies rénales, qui s’adresse directement à l’organisation mondiale de la santé (OMS).

Quelques faits et des chiffres importants pour saisir l’ampleur du sujet :

  • 700 millions de personnes dans le monde seraient touchées par une maladie rénale chronique (MRC), dont une grande majorité n’a accès ni au diagnostic, ni au traitement.
  • Le nombre de personnes touchées par une maladie rénale dans le monde a augmenté de +33% entre 1990 et 2017.
  • Cette progression est soutenue notamment par le vieillissement de la population, l’augmentation de l’obésité, et le réchauffement climatique.
  • Les MRC touchent de façon disproportionnée les populations pauvres et défavorisées.
  • Moins de la moitié des personnes atteintes de MRC dans le monde peuvent accéder à la dialyse ou à la greffe. Ce taux atteint 98% dans les pays les moins développés. 88% des patients qui meurent faute d’accès à la dialyse se trouvent en Afrique ou en Asie.
  • Les MRC sont devenues la 7e cause de mortalité au monde. Elles tuent entre 5 et 11 millions de personnes par an.
  • En 2040, les MRC seront la 5e cause de mortalité au monde. Il s’agit de la 3e cause de décès qui progresse le plus rapidement.
  • Les MRC provoquent une mortalité prématurée massive, entrainent handicap et invalidité, altèrent profondément la qualité de vie, empêchent de travailler, appauvrissent des personnes touchées.
  • Le fardeau des MRC pour les personnes malades est majeur, la détresse provoquée par les symptômes (douleur, fatigue…) est analogue à celle des cancers au stade terminal.
  • 30 à 50% des proches aidants de malades du rein souffrent d’anxiété ou de dépression.
  • Les MRC génèrent des coûts considérables pour les gouvernements, les systèmes de santé, les patients et leurs familles, alors que des stratégies adaptées pourraient permettre de les réduire fortement tout en soignant mieux les malades.

📍 Bonne nouvelle : l’OMS a pour objectif de diminuer d’un tiers la mortalité liée aux maladies non transmissibles.

⛔️ Mauvaise nouvelle : à ce jour, les maladies rénales sont absentes de la liste des pathologies identifiées par l’OMS dans ce cadre (maladies cardiaques, AVC, cancers, diabète, maladies respiratoires)…

Les auteurs de ce dossier considère qu’il n’est pas acceptable que la seule maladie non transmissible pour laquelle la mortalité augmente ne figure pas dans cette liste.

La priorisation par l’OMS des maladies rénales permettrait des campagnes globales d’information et de sensibilisation, la promotion du dépistage précoce, l’amélioration de l’accès aux soins et à la prévention, des actions auprès des industriels pour diminuer les coûts des médicaments, notamment de ceux qui permettent désormais de ralentir efficacement l’évolution de la MRC, le développement de la recherche et de l’innovation, ainsi que de l’engagement des patients et de leurs communautés.

Si l’absence des personnes concernées parmi les porteurs de ce plaidoyer est regrettable, on ne peut que souscrire à la demande formulée en direction de l’OMS, et souhaiter qu’elle saura y répondre en les impliquant étroitement ! #RienSansNous

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