Maastricht 3 : déjà 25 patients greffés à partir de reins prélevés sur donneurs décédés après un arrêt de soin
A l’occasion d’un colloque sur le prélèvement d’organes, Anne Courrèges, directrice générale de l’Agence de Biomédecine, a fait le point sur le programme de prélèvements sur des donneurs décédés suite à un arrêt des thérapeutiques actives (dits de la catégorie "maastricht 3").
Elle a rappelé qu’il a fait l’objet d'une longue construction : l’avis positif du CCNE en 2009, puis de l’ABM et des instances parlementaires, l’autorisation d’un premier CHU en décembre 2014, suivie finalement d’assez près de deux autres autorisations (Nantes, La Pitié – Paris).
Elle a annoncé l’entrée dans le protocole de deux autres hôpitaux, dans le cadre de la phase pilote. Le développement à plus grande échelle pourrait se faire après une évaluation à la fin de l’année.
Depuis son démarrage au printemps 2015, c'est-à-dire en quelques mois, le programme a permis de réaliser 25 greffes.
A terme, il pourrait permettre d’augmenter de 10 à 20% le nombre de greffons rénaux disponibles en France, avec des résultats satisfaisants. C'est donc un important espoir pour tous les patients en attente de greffe.
De son côté, la Cour des comptes, dans son rapport publié le 15 septembre 2015, regrette que l’AbM n’ait défini que tardivement les règles à appliquer pour ce type de prélèvements, eu égard à la sensibilité du sujet (…), alors qu’ils représentent une part importante des greffons issus de personnes décédées à l’étranger : pour rappel, environ 50 % des greffons rénaux aux Pays-Bas, 45 % au Royaume-Uni, 19 % en Belgique et 10 % en Espagne (jusqu’à 40 % à Madrid).