Expérimentations sur l’insuffisance rénale : l’arrêté est paru, les financements ont disparu !
Reprenant une des grandes propositions des Etats Généraux du Rein, la Stratégie nationale de santé a fait de l'IRC une pathologie pilote pour des expérimentations sur les parcours. Elles étaient supposées permettre de déroger aux règles de financement actuelles (tarifs, honoraires, prestations,…), dont les conséquences délétères pour les patients ont été clairement mises en évidence par la Cour des comptes.
L’arrêté précisant les conditions de mise en oeuvre de ces expérimentations dans six régions pilotes (Alsace, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Pays-de-la-Loire, Réunion et Rhône-Alpes) vient de paraître.
Si on ne peut qu’adhérer aux objectifs affichés (ralentir la progression et retarder l’arrivée au stade de suppléance, développer la greffe – objectif de greffe majoritaire en 2018, améliorer l’efficience et la qualité des soins de la dialyse…), Renaloo regrette vivement que le versant financement, qui était le motif principal de ces expérimentations, ait finalement été supprimé.
Elles ne visent désormais qu’à mettre en oeuvre des bonnes pratiques qui devraient être accessibles à l’ensemble des patients et pas seulement à ceux des régions expérimentatrices.
Le risque est grand qu’elles ne contribuent au total qu’à amplifier des inégalités géographiques de prise en charge déjà considérables et à retarder la mise en oeuvre de réformes plus globales, qui sont pourtant indispensables et urgentes.
On rappelle que Renaloo plaide pour une réforme de la tarification incitative à de meilleures pratiques, sur la base d’indicateurs de performance, notamment dans les domaines :
- de la stabilisation ou du ralentissement de la progression de la maladie rénale chronique
- de l’accès le plus précoce possible à la greffe (greffe préemptive, sans passer par la dialyse, ou à défaut inscription préemptive, développement de la greffe de donneur vivant…)
- pour les patients en attente de greffe ou qui présentent des contre-indications à la transplantation, de l’accès à la dialyse autonome, à domicile notamment, dont on sait qu’elle peut sensiblement améliorer la qualité de vie, permettre le maintien dans l’emploi et parfois même permettre une meilleure qualité de la dialyse