il a eu une hyperparathyoridie secondaire comme 30 % des dyalisés, il a subit une Parathyoridectomie la semaine dernière. L’opération en soit s’est bien passée… sauf qu’il a fait un arrêt respiratoire avec oedeme pulmonaire aigu. Il a été intubé in extremis. Il vient juste de sortir de réanimation (hier). Les médecins ont eu beaucoup de mal à stabiliser ses poussées d’hypertension. A chaque fois qu’il faisait un poussée d’hypertension (entre 21 et 22), il désaturait et repartait pour un OPA. Les multiples dyalises ont pu enlever l’eau des poumons. Je précise que mon mari est jeune, qu’il travaille, et qu’il urine toujours mais j’ai l’intime conviction que si nous avions respecter les 3 séances par semaine, cela aurait peut-être éviter cette complication grave post opératoire. Il pouvait prendre plus de 4 kilos entre le mercredi soir et le lundi soir (même en urinant). Quoiqu’il en soit et étant donné qu’il a failli y passer la semaine dernière, désormais nous écouterons plus les médecins qui nous invitent à 3 séances par semaine ne serait-ce que pour préparer sainement et dans les meilleures conditions le corps à une éventuelle greffe.
D’ailleurs, l’hyperparathyroidie et les dégâts cardiaques auraient probablement pu être évités avec 3x 4H de dialyse par semaine. La dialyse a 2 fonctions: enlever l’eau en trop et débarrasser le corps de ses poisons qui s’accumulent. Si la diurèse se maintient, les reins continuent à évacuer de l’eau, mais ils n’évacuent plus les poisons, sinon, on n’aurait pas besoin de dialyses. Votre mari a dû faire des excès de phosphore, qui n’ont pas été repérés si les analyses avaient lieu le mercredi, juste après la dialyse du lundi. Pour repérer les dégâts à temps, il aurait fallu faire les analyses le lundi, après les 4 jours sans dialyse. Là, les résultats devaient être très perturbés.
Le phosphore est notre pire ennemi sur la durée (à la différence du potassium qui peut nous tuer net): si nous dérapons régulièrement au-delà de 1,5 en phosphore, la PTH s’envole au-dessus de 500, et va chercher le calcium dans nos os, ce qui détruit notre squelette, et dépose sur nos artères des plaques de calcium qui les bouchent. On a besoin de médicaments et de dialyses, et de précautions alimentaires pour arriver à maîtriser le phosphore. Certains médecins n’insistent pas assez là-dessus. Je vois beaucoup de mes camarades de dialyse aller droit dans le mur avec des taux de phosphore régulièrement au-dessus de 2. Les conséquences sur le squelette, les artères et le coeur arrivent dès la 2ème année de dialyse et sont en grande partie irréversibles.
Pour savoir si on est assez dialysé, il faut faire régulièrement son kt/v (la plupart des machines récentes le calculent) et veiller à ce qu’il dépasse toujours 1,2. Ou il faut calculer son pourcentage de réduction de l’urée, qui doit être supérieur à 65%. Exemple: urée d’arrivée 24, urée de départ 6. 24 – 6= 18. 18:24= 0,75 x 100= 75%. A 75%, 3 fois par semaine, on est très bien dialysé.