Pour la première fois en France, deux enquêtes, l’une quantitative et l’autre qualitative, auxquelles un total de 1566 patients âgés de 25 à 65 ans ont participé, se sont intéressées à l’impact de la dialyse et de la greffe sur l’activité professionnelle et le niveau de ressources des patients.
Leurs résultats sont sans appel et montrent un impact important de la maladie rénale sur l’insertion sociale et professionnelle, très différent selon le traitement, greffe ou dialyse.
Exercer un emploi et toucher un salaire permettent aujourd’hui de gagner sa vie, à tous les sens du mot : subvenir à ses besoins bien sûr, mais aussi apporter sa propre contribution à l’activité nationale, participer à la vie sociale, être reconnu par les autres comme une personne à part entière. Le travail est plus que le travail. Il engendre du lien social. En être privé diminue d’autant la valeur et la qualité de la vie.
C’est pourtant la situation que connait l’immense majorité des personnes traitées par dialyse. Si plus de 80% de la population générale âgée de 25 à 65 ans est dans l’emploi, lorsque les reins ne fonctionnent plus, les taux d’activité s’écroulent :
- Seuls 17,4 % des patients dialysés qui n’ont pas – ou pas encore – eu accès à la greffe ont un travail ;
- 51% des patients qui ont été greffés après une période de dialyse ont un travail ;
- 58% des rares patients qui ont pu être greffés sans passer par la dialyse (la greffe préemptive ne concerne que 3% des patients chaque année) ont un travail.
On constate aussi avec netteté qu’au fil des mois et des années en dialyse, les chances de rester dans l’emploi diminuent.
La greffe fait mieux que la dialyse
Une chose est sûre : la greffe est associée de très loin à une meilleure insertion sociale et professionnelle et à des revenus plus élevés que la dialyse. Et la greffe préemptive encore plus.
Les patients greffés se caractérisent par des taux d’activité bien supérieurs à ceux des patients dialysés, quels que soient leur diplôme et leur catégorie socio-professionnelle.
Malades et pauvres
Qu’elles soient dialysées ou greffées, les personnes malades perçoivent des revenus inférieurs à ceux de la population générale.
66 % des patients dialysés et 44 % des greffés perçoivent moins de 1 100 euros par mois.
Rappelons que sur la période de l’enquête, le salaire médian en France s’élevait à environ 1 600 euros par mois et le seuil de pauvreté, fixé à 60% du niveau de vie médian de la population, était de 987 euros mensuel. 14% de la population générale se situait au-dessous de ce seuil.
Les maladies rénales et les difficultés de maintien dans l’emploi associées sont donc des facteurs majeurs d’appauvrissement.
Inégalités sociales
Que les personnes soient dialysées ou greffées, leurs taux d’activité s’élèvent avec leur statut social et leur niveau de diplôme.
Les taux d’activité des patients transplantés exerçant une profession de cadre supérieur et/ou diplômés de l’enseignement supérieur talonnent ceux de leurs homologues de la population générale.
Ce n’est pas le cas des moins diplômés, les employés, ouvriers et indépendants qui, dialysés ou transplantés, sont beaucoup plus nombreux à être exclus du marché du travail.
La maladie rénale se traduit pour eux par une double peine.
Et cela d’autant plus que les enquêtes confirment l’un des principaux résultats de celle des Etats Généraux du Rein. Les inégalités sociales n’épargnent pas le champ de la néphrologie. L’accès à la greffe, le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale, augmente nettement à mesure que s’élève le niveau d’instruction.
Une personne peu diplômée et exerçant un emploi physiquement éprouvant restera plus souvent et plus longtemps en dialyse et paiera aux maladies rénales son tribut le plus fort : l’exclusion du marché du travail et le plus fort appauvrissement.
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