L’hypertension artérielle sévère n’est pas une maladie et ne sera plus remboursée à 100%, c’est confirmé !
On se souvient qu'un décret paru en juin 2011 avait mis fin à la prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA) sévère dans le cadre des "affections de longue durée" (ALD), au motif qu’elle constituait un "facteur de risque" et non une pathologie avérée.
Cette décision avait fait l’objet d’un recours déposé par le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), l'association des accidentés de la vie (Fnath) et l'Alliance du cœur.
Le Conseil d'Etat vient débouter ces associations de patients et donc de valider le décret.
« L’absence de prise en charge de l’HTA sévère, (…), aura pour conséquence directe d’augmenter le nombre de patients hypertendus présentant des complications. », soulignent la Fédération française de cardiologie et l'association Alliance du cœur dans un communiqué commun. Elles prévoient une hausse « de plus de 30 % » des frais médicaux restant à la charge des patients, qui risque de pénaliser les plus démunis qui ne pourront plus suivre leur traitement.
Le CISS juge quant à lui que « la crise économique ne peut justifier que l’on sanctionne les personnes malades en minorant leur prise en charge par l’Assurance-maladie », et demande à Marisol Touraine de réintégrer la HTA dans la liste des ALD.
En France, l’HTA touche 15 millions de personnes dont 4,2 souffrent de la forme sévère.
Rappelons qu’elle est une des principales causes d'insuffisance rénale. Pas moins de 23% des patients dialysés lui doivent la destruction de leurs reins ! Pas mal pour un simple "facteur de risque"…
- Décret n° 2011-727 du 24 juin 2011 relatif au renouvellement du droit à la suppression de la participation de l'assuré relevant de l'hypertension artérielle sévère avant la suppression de cette affection de la liste des affections prévue au 3° de l'article L. 322-3 du code de la sécurité sociale
- Décret n° 2011-77 du 19 janvier 2011 portant actualisation de la liste et des critères médicaux utilisés pour la définition des affections ouvrant droit à la suppression de la participation de l'assuré