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Quatre médecins russes poursuivis pour prélèvement des reins d’un comateux

12 août 2004, AFP

Le Parquet de Moscou a transmis aux juges le dossier judiciaire de quatre médecins russes, accusés d’avoir “préparé un meurtre”, en s’apprêtant à prélever les reins d’un malade encore vivant, pour une transplantation, a fait savoir mercredi le Parquet général de Russie.

“Le Parquet a fini l’enquête et a transmis le dossier au tribunal”, a dit une porte-parole du Parquet.

Deux médecins de l’hôpital numéro 20 de Moscou, Irina Lirtsman et Lioubov Pravdenko, ainsi que deux spécialistes d’un centre de transplantation de la capitale russe, Baïrma Chagdourova et Piotr Piatnitchouk, sont inculpés dans cette affaire.

Le 11 avril 2003, un homme dans le coma âgé de 50 ans souffrant d’un traumatisme crânien, a été transféré à l’hôpital numéro 20. Les quatre médecins ont alors préparé un prélèvement des reins de ce malade, sans attendre sa mort clinique, selon le Parquet.

La police et des médecins du ministère de l’Intérieur sont entrés dans la salle d’opérations au moment où le chirurgien s’apprêtait à entamer l’intervention.

L’irruption de la police et les efforts de réanimation n’ont pas sauvé le malade qui est décédé une demi-heure plus tard, a relaté le quotidien Izvestia citant mercredi l’un des enquêteurs.

Le parquet accuse les médecins de ne pas avoir essayé de sauver le patient, alors que les avocats de ces derniers affirment que le malade était “irrécupérable”.

Le quotidien Izvestia a publié mercredi des fragments de conversations présentées comme des écoutes téléphoniques de plusieurs médecins de l’hôpital n°20 et du centre de transplantation après l’intervention de la police.

“Il était donc encore en vie ?”, demande un chirurgien du centre de transplantation à une assistante qui a participé aux préparatifs de l’opération interrompue, et qui répond : “Mais Igor, tu sais toi-même comment cela se fait chez nous”.

Les policiers ont également saisi huit protocoles signés constatant la mort clinique, avec des espaces blancs à la place du nom du patient, selon Izvestia.

La législation russe autorise un prélèvement des reins “au moins 30 minutes après le constat incontestable de la mort clinique du patient, survenue après toutes les opérations de réanimation nécessaires”.

Les transplantations de reins sont officiellement gratuites en Russie. Mais un chirurgien peut toucher de la main à la main au moins 500 dollars pour cette intervention, selon des témoignages cités par Izvestia.

Les médecins des hôpitaux russes gagnent officiellement quelques milliers de roubles par mois (quelques centaines de dollars).

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