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Le Paxlovid, nouvel antiviral contre le Covid19, arrive en France, mais il ne conviendra pas à tout le monde

✅ Après le Xevudy voici quelques jours, c’est au tour du Paxlovid d’être autorisé par la HAS comme traitement “précoce” du Covid19. Cet médicament antiviral a montré dans les études une grandes efficacité, supérieure à 80%, pour éviter les formes graves, à condition d’être pris le plus rapidement possible et au maximum cinq jours après l’apparition des symptômes. Avantage : il se présente sous la forme de comprimés, et peut donc être pris à domicile. La durée du traitement est de cinq jours. Ce traitement est réservé aux personnes à risque de forme graves contaminées par le Covid19.

➡️ Malheureusement, le Paxlovid est contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale sévère (DFG <30ml/min/1.73m2), y compris pour les patients dialysés. Pour les personnes en insuffisance rénale modérée, les doses doivent être diminuées.

➡️ De plus, il interagit avec de très nombreux médicaments, dont certains sont fréquemment utilisés chez les malades chroniques. 

➡️ Il entraine notamment une augmentation des taux résiduels de beaucoup d’antirejets : le Tacrolimus (Prograf®, Advagraf®, Envarsus®, Adoport®…), la Ciclosporine (Neoral® et génériques), le Sirolimus (Rapamune®) ou l’Everolimus (Certican®). Les conséquences de ce surdosage peuvent être graves, avec notamment une toxicité potentielle pour le greffon.

➡️ 9 greffés sur 10 en France environ prennent l’un ou l’autre de ces traitements.

✅ Cela ne contre-indique pas totalement le recours au Paxlovid, mais il nécessite beaucoup de prudence, un arrêt transitoire puis une reprise progressive de l’antirejet concerné, une surveillance rapprochée des concentrations sanguines résiduelles, etc. Autant de précautions qui peuvent être difficiles à mettre en place dans une période de surcharge des hôpitaux et des laboratoires de biologie, mais aussi entrainer des inquiétudes importantes pour les patients. Renaloo a largement insisté sur ces limites lors de notre audition récente par la HAS au sujet de ce médicament.

➡️ Attention : si vous avez une insuffisance rénale, si vous êtes greffé, que vous avez le Covid19 et que vous consultez un médecin n’appartenant pas à votre équipe spécialisée de suivi, insistez sur votre état de santé, votre fonction rénale et les médicaments que vous prenez, afin d’éviter toute prescription de Paxlovid injustifiée ou non surveillée.

Le Paxlovid n’est pas la seule option : l’efficacité du Xevudy est a priori analogue, avec une complexité d’utilisation bien moindre. Il peut être utilisé en cas d’insuffisance rénale sévère. Bonne nouvelle : selon nos informations, les doses attendues de Xevudy viennent d’être livrées et il devrait être disponible dans les hôpitaux français dans les tous prochains jours.

➡️ Enfin, comme le rappelle la HAS, la meilleure stratégie pour les personnes sévèrement immunodéprimées reste de ne pas attraper le Covid, et pour en être protégées de recevoir un traitement préventif par Evusheld. Si votre réponse au vaccin est nulle ou faible, n’hésitez pas à demander ce traitement à votre équipe de suivi. 

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