Greffe rénale : des durées d’attente très inégales selon les hôpitaux, mais aussi selon l’âge et le groupe sanguin
Les durées d’attente de greffe rénale sont évidemment un sujet majeur pour les patients.
Des durées d’attente qui varient de quelques mois à plus de quatre ans selon l’hôpital où on est inscrit.
Bien que la loi prévoit que les règles de répartition des greffons “respectent le principe d’équité”, en pratique, elles sont très inégalitaires : selon l’hôpital où on est inscrit, la durée médiane d’attente varie de quelques mois à plusieurs années.
Les deux graphiques suivants présentent les données les plus récentes disponibles, publiées par l’Agence de la biomédecine. La médiane d’attente est la durée au bout de laquelle la moitié des patients pris en compte sont greffés. Ici, les patients pris en compte sont ceux qui ont été inscrits entre 2018 et 2021, à partir de la date d’inscription active*.
- 5 équipes ont des durées d’attente inférieures à 1 an : Angers, Lille, Poitier, Caen et Amiens
- 9 équipes ont des durées d’attente supérieures à 3 ans et demi : Nice, La Pitié / Tenon, Grenoble, Saint-Louis, Necker, Mondor, Montpellier, Toulouse, Bicêtre.
L’ensemble des équipes d’Ile-de-France sont concernées par ces durées d’attente très longues (à noter, les durées d’attente de l’Hôpital Foch, habituellement très élevées, n’ont pas été publiées en 2022)
- L’ensemble des patients inscrits, mais en contre-indication temporaire, ne “comptent pas”. Or, ils représentent plus de 70% de la liste d’attente de certaines équipes ! Au global, environ la moitié seulement des patients inscrits en France sont “en liste active”, donc pris en compte dans ces statistiques.
- Les nombreux patients inscrits avant 2018 et toujours en attente ne sont pas pris en compte, tout se passe comme s’ils n’existaient pas.
Que faire de ces données, en tant que patient ?
Des durées d’attente très variables selon l’âge.
Des durées d’attente très variables selon le groupe sanguin.
Les durées d’attente varient du simple au double selon le groupe sanguin du receveur.
Des durées d’attente très variables selon le statut immunologique.
Les inégalités d’accès à la greffe : une longue histoire de mobilisation pour Renaloo
- 2013 : Le Parisien publie un dossier “greffes du rein : un scandale inexcusable”
- 2018 : Renaloo dénonce le manque d’équité de la répartition des greffons et saisit le Défenseur des droits
- 2018 : Quelques précisions sur le plaidoyer de Renaloo autour de la répartition des greffons rénaux
- Les propositions de Renaloo pour la révision de la loi de bioéthique