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Douze associations de patients demandent un retour au port du masque obligatoire

✅ Dans le journal Le Parisien du 8 décembre 2022, nous appelons, avec onze autres associations de patients, au retour au port du masque obligatoire, afin de “contribuer à la protection solidaire des plus vulnérables et à faire baisser la pression sur les établissements de santé”.

📰 Notre tribune publiée sur LeParisien.fr :

La France fait face à une situation inédite. Trois épidémies concomitantes la menacent : une neuvième vague de Covid, l’arrivée précoce de la grippe, et la circulation intense des bronchiolites. Les risques sont très clairs : ils concernent non seulement les plus fragiles, mais aussi notre système hospitalier, qui pourrait se retrouver submergé, à la veille des fêtes de fin d’année.

Des moyens limités pour lutter contre cette « triple épidémie »

La vaccination contre la grippe et le Covid est une stratégie de première importance. Mais le bât blesse puisque, de l’aveu même du ministre de la Santé, les niveaux de vaccination sont très insuffisants. Les campagnes de vaccination Covid et grippe de cet automne sont à ce jour un échec cuisant.

Quels qu’en soient les motifs, et même si nous parvenions à inverser la vapeur, ce qu’on ne peut que souhaiter vivement, il semble désormais trop tard pour que la vaccination puisse à elle seule contenir une situation qui se dégrade de jour en jour.

Les outils thérapeutiques de protection des plus fragiles se sont également réduits de manière importante.

L’inefficacité des anticorps monoclonaux contre le sous-variant BQ1.1, désormais majoritaire en France, fait courir des risques sans précédent aux 300 000 patients sévèrement immunodéprimés, qui ont déjà payé un très lourd tribut au Covid, désormais privé de traitements prophylactiques.

Les antiviraux aujourd’hui disponibles pour éviter les formes graves de Covid chez les personnes fragiles agissent en curatif, mais présentent l’inconvénient majeur d’être contre-indiqués en cas d’insuffisance rénale et hépatique sévère et d’exposer des patients à des risques d’interactions médicamenteuses. Ils restent très insuffisamment prescrits aux personnes éligibles qui, en conséquence, sont exposées à des risques accrus d’hospitalisation, de réanimations et de décès.

Une situation qui fait craindre le pire pour les fragiles… Mais aussi pour l’hôpital !

Ce contexte fait courir un immense risque aux plus fragiles, aux nourrissons, aux seniors, aux immunodéprimés. Mais il expose aussi notre hôpital, qui se trouve déjà dans une situation hautement critique, ainsi que tous les patients qui y sont ou y seront soignés, quelle qu’en soit la raison, à une possible submersion, dans les toutes prochaines semaines.

Une telle situation serait dramatique et doit absolument être empêchée. Tous les moyens qui peuvent y contribuer doivent être utilisés simultanément.

Le port du masque est l’un d’entre eux.

Pour le moment, chacun décide ou non de porter le masque, même si la Première ministre a solennellement appelé à le porter « dès que nous sommes avec des personnes fragiles ou dans les transports en commun ».

Interviewée le 3 décembre par Le Journal du Dimanche, la Pr Brigitte Autran, Présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS), plaide pour « un renforcement du port du masque, le plus possible dans les lieux clos là où il y a une promiscuité importante », sans pour autant recommander de rendre son port obligatoire, estimant que c’est au gouvernement de trancher.

Mais ces différents appels ont une efficacité très limitée : force est de constater que le port du masque reste minoritaire, dans les transports, dans les pharmacies d’officine, ou encore dans les magasins bondés en décembre, dans des conditions d’aération en général insuffisantes.

Cette situation n’est plus tenable.

Face à sa gravité et à ses enjeux, nos associations appellent à ce que le port du masque redevienne obligatoire dans les espaces de grande promiscuité.

Le masque, c’est parfois pénible à porter et certes ça fait de la buée sur les lunettes. Mais aujourd’hui, cet outil dont l’utilité est démontrée, doit contribuer à faire baisser la pression sur les établissements de santé et les professionnels qui y exercent. Il doit aussi contribuer à la protection solidaire des plus vulnérables, en leur permettant d’échapper aux risques de contracter le virus, et parfois d’en mourir.

Protégeons hôpital. Protégeons les patients. Protégeons les soignants. Protégeons les plus vulnérables d’entre nous. Protégeons-nous les uns les autres.

Signataires : ADMD, AFH, Aider à Aider, Alliance du cœur, ANDAR, ELLyE, Fédération Caire, FFAAIR, Les Séropotes, Patients en réseau, Renaloo, RoseUp.

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