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RODEZ – Le service dialyse en mauvaise santé

20 décembre 2002, La Dépêche du Midi

Gaston Eche, un Cransacois âgé de 79 ans, n’apprécie pas beaucoup les mesures toutes récentes prises par l’hôpital Combarel au sujet du service de néphrologie (maladies liées au rein). « Ils ont réduit les heures d’ouverture de la dialyse et ça pose déjà des difficultés à pas mal de gens. Je pense notamment à ce jeune homme qui venait de trouver du travail mais qui doit abandonner son emploi car il ne peut plus se faire soigner le soir », peste ce grand-père lui-même dialysé.

Et cette colère qui monte risque de prendre rapidement de l’ampleur car rien n’indique que les dysfonctionnements actuels s’estompent rapidement. Pour le centre hospitalier, la difficulté trouve sa source dans une malheureuse conjonction de problèmes de… santé! Sur les trois praticiens attitrés, l’un est exclu depuis longtemps déjà des tours de garde pour raison médicale et le second néphrologue vient d’envoyer un arrêt maladie. « La semaine dernière, dans la précipitation, nous avons dû prendre une décision car il faut savoir qu’une dialyse ne peut pas se faire sans la présence du médecin. Or, le seul restant n’a pas la possibilité d’être auprès des patients constamment », confirme, ce mercredi, Vincent Thomas, directeur adjoint en charge des finances.

SUR ALBI, TOULOUSE OU AURILLAC…

Face à cette pénurie, Combarel a réduit l’ouverture de son service de dialyse qui ferme désormais à 18 heures et dont le fonctionnement est systématiquement interrompu le week-end et les jours fériés. En guise de compensation, des séances supplémentaires ont été rajoutées les après-midi mais il ne s’agit là que d’un pis-aller n’offrant aucune réelle solution pour les urgences et les malades ayant une vie active. « Dans certains cas, nous aiguillons les patients sur les hôpitaux de la région, du côté d’Albi, Toulouse ou Aurillac… », admet le directeur adjoint conscient de la gêne occasionnée par cette réduction de service.

Le responsable ne semble d’ailleurs pas très optimiste quant à l’évolution à court terme dans la mesure où le remplacement au pied levé d’un tel spécialiste relève presque de la gageure. « Trouver sur cette discipline quelqu’un qui accepte un emploi temporaire n’est franchement pas simple », confie Vincent Thomas qui fonde davantage d’espoir dans la demande de création d’un quatrième poste de néphrologue. Mais là, la difficulté provient à la fois de la procédure budgétaire obligatoire et de la démographie médicale guère encourageante. « Le principe d’ouvrir ce poste supplémentaire a été voté à l’unanimité en juin par le conseil d’administration et depuis, le dossier a été transmis à l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) », détaille l’adjoint de Vincent Rouvet, directeur de l’établissement. C’est donc dorénavant à l’ARH de débloquer une situation qui, selon certaines confidences, trouverait en fait sa source bien en amont du congé maladie d’un des trois titulaires. Depuis trop longtemps déjà, deux des trois praticiens ne seraient plus en mesure d’assurer toute la plénitude de leurs fonctions, information qui, dit-on pudiquement, a été transmise à l’autorité de tutelle. Las! pour l’heure, les dialysés subissent directement les conséquences calamiteuses d’une carence qui les dépasse.

Marc Dejean.

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