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Une meilleure prise en charge de l’insuffisance rénale chronique

22 novembre 2002, Le Quotidien du Médecin

Deux décrets adoptés en septembre réorganisent le traitement de l’insuffisance rénale chronique. Ils sont le fruit de la collaboration entre patients, soignants et pouvoirs publics.

L’an dernier, à l’occasion de la première journée de l’insuffisance rénale chronique (IRC), la pathologie a été pour la première fois reconnue comme 5e maladie majeure par le ministère de la Santé. C’est le fruit d'”un travail de fourmi” mené de concert par la FNAIR (Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux chroniques)* et les néphrologues.

Cette année, les participants aux journées de l’IRC se sont réjouis de l’adoption, le 23 septembre dernier, de deux nouveaux décrets sur l’organisation du traitement par dialyse et les critères de fonctionnement des structures de soins (“Journal officiel” du 25 septembre).

Libre choix et information

Alors que deux millions et demi de personnes sont concernées en France, dont plus de 40 000 en insuffisance rénale terminale, et que le nombre de malades dialysés augmente de 8 % chaque année, l’insuffisance rénale chronique est un peu la pathologie exemplaire de ce que peut être la collaboration entre patients, soignants et pouvoirs publics”, souligne Régis Volle, président de la FNAIR. Comme pour toutes maladies chroniques, la participation du patient est primordiale dans le traitement de sa propre pathologie. A une autre échelle, c’est grâce à la coordination entre les néphrologues et la FNAIR qu’ont pu être adoptés les deux décrets.

Ce nouveau régime a pour objectif de garantir le libre choix des patients, de permettre une prise en charge adaptée, d’en assurer la continuité et de fixer des normes minimales de personnel. Ces textes ont aussi pour objetif de redonner une place centrale à l’information du patient. Ils définissent les différents centres d’hémodialyse, dont les unités saisonnières, reconnaissant par là le droit des patients à se déplacer et notamment à prendre des vacances. “Il existe plusieurs types de traitement : il faut trouver celui qui donne à chaque patient la meilleure qualité de vie”, insiste le Pr Françoise Mignon, présidente de la Société de néphrologie. Les textes vont également dans le sens d’une régionalisation de l’offre de soins et d’une meilleure adéquation de cette offre aux besoins. Ainsi ils suppriment l’ancien indice fixant le nombre de postes par millions d’habitants, qui ne tenait pas compte des disparités de besoins entre les régions.

Parce que la maladie reste longtemps asymptomatique, les néphrologues insistent également sur la prévention : 10 % des insuffisants rénaux pourraient être guéris s’ils étaient dépistés assez tôt. “La prévention doit être ciblée sur les populations à risque (hypertendus, diabétiques, patients qui prennent des médicaments sur un long cours, personnes âgées)”, ajoute le Pr Françoise Mignon. La FNAIR, de son côté, cherche à mieux informer le grand public et participe à la recherche en finançant une étude sur la prévention du rejet du rein transplanté.

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