Méditation : du nouveau dans l’accompagnement des malades en néphrologie

En France, ou trouver des programmes de méditation de pleine conscience ?
Corinne Isnard-Bagnis : A l'hôpital en France, les choses commencent à s'organiser. De nombreux professionnels de santé s'intéressent à la méditation de pleine conscience mais il est encore parfois un peu difficile de faire rentrer des pratiques non validées scientifiquement (au sens de la "médecine basée sur des preuves") dans les établissements de santé. L'assistance publique par exemple a récemment fait un audit des pratiques de médecine complémentaires prodiguées dans ces murs par les professionnels de santé hospitaliers, mais la méditation ne faisait pas partie des stratégies étudiées dans cette enquête. 

A la Pitié Salpétrière à Paris, j'ai initié un programme dans le cadre des projets de recherche portés par la Chaire de Recherche en Education Thérapeutique du Patient que je co-dirige. Je peux y accueillir des patients du service de Néphrologie pour des stages deux ou trois fois par an. Les participants acceptent de remplir des questionnaires et de participer à des interviews utilisés pour une évaluation scientifique des effets du programme. Pour moi, ces stages font partie intégrante du programme d'éducation thérapeutique.

Mais en attendant que les hôpitaux puissent offrir au plus grand nombre ce type de stage, on peut se tourner vers les enseignants qui animent des stages en ville, car le stage MBSR est enseigné de la même façon partout. 
Il faut bien sûr garder à l'esprit le risque de dérives sectaires, qui sont une réalité et exiger de s'adresser à des professionnels formés dans des centres de références comme le centre de Boston et membres d'associations reconnues comme l'Association pour le Développement de la Mindfulness.