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Prévenir l’aggravation ou les complications des maladies rénales

Prévenir l’aggravation ou les complications des maladies rénales

Par le Docteur François Kuentz, comité médical de Renaloo

altEst-il possible, à son propre niveau, de prévenir l’évolution ou l’aggravation de la maladie rénale dont on est atteint ?

Tout d’abord, avant de prévenir l’aggravation ou les complications d’une maladie rénale, il faut savoir qu’on en a une. En effet, une personne sur 3 apprend qu’elle va devoir dialyser ou avoir besoin d’une greffe au dernier moment, sans avoir su auparavant qu’elle était atteinte d’une maladie des reins.

Il est possible de dépister ces maladies.

altCe dépistage doit cibler plus particulièrement les personnes « à risque », et notamment, les malades atteints de diabète, d’hypertension artérielle, ainsi que les seniors de plus de 65 ans et les personnes ayant dans leur famille des cas d’insuffisance rénale.

Lorsqu’une maladie rénale est dépistée, quel que soit son stade, une prise en charge médicale adéquate permet d’en ralentir ou d’en stopper l’évolution et diminue les risques d’évolution vers l’insuffisance rénale chronique et d’accidents cardiovasculaires.
Ceci passe par une bonne prise en charge des pathologies qui la favorisent (notamment l’hypertension artérielle, le diabète, …) et par le bon usage des médicaments connus pour leur toxicité rénale (par exemple les anti-inflammatoires non stéroïdiens et le lithium) ainsi que des produits de contraste iodés, utilisés en imagerie médicale, qui peuvent aussi être néfastes pour les reins des patients vulnérables.

Quand faut-il consulter ?

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Les maladies rénales sont silencieuses et peuvent se manifester par une hypertension artérielle et des anomalies du contenu des urines :

  • apparition d’albumine (détectée par bandelette ou si elle est très abondante par des urines très mousseuses),
  • sang dans les urines (hématurie), avec ou sans fièvre
  • une augmentation de la créatinine sanguine.

De telles anomalies peuvent être détectées lors d’une visite auprès de votre médecin traitant et / ou de votre médecin du travail.

Votre médecin traitant vous guidera alors pour effectuer éventuellement des examens complémentaires (sang, urines, échographie et/ou scanner abdominal) et voir un spécialiste – néphrologue pour les maladies médicales des reins ou urologue pour les lithiases (calculs rénaux) ou les tumeurs – qui mettra en place les solutions permettant de stopper, ralentir ou traiter au mieux la maladie rénale.

Deux situations bien distinctes…

Il faut différencier deux types de situations :

  • les situations chroniques : elles nécessitent de modifier son mode de vie ou de gérer la présence d’une autre maladie. La politique individuelle de prévention est quotidienne et durable.
  • le risque de complications rénales aigues liées à la baisse de la fonction rénale : il s’agit de précautions ponctuelles lors de la réalisation d’un examen, de la prescription d’un traitement ou de la survenue d’une maladie aigue.

Quand faut-il agir de façon chronique ?

Vous devez suivre régulièrement les traitements prescrits si vous êtes atteint de diabète, hypertension ou maladie auto-immune (lupus, polyarthrite …)
Si vous ne les supportez pas, parlez-en à votre médecin, il pourra changer la dose ou le type de médicament.

Vous devez avoir une bonne hygiène de vie : ne pas fumer, avoir une alimentation équilibrée (limiter les apports en sel et sucres) et une activité physique d’au moins 30 minutes par jour.

Ces mesures vous permettront aussi de conserver ou atteindre un poids « idéal » (Indice de masse corporelle ou IMC, compris entre 20 et 25 – l’IMC se calcule en divisant le poids en kilo par la taille en m au carré. Calculez votre IMC en ligne).

Ceci est encore plus nécessaire si vous êtes atteint de diabète, d’hypertension artérielle, de syndrome métabolique ou d’apnée du sommeil.

Quand faut-il agir de façon ponctuelle ?

  • Si vous devrez subir un examen radiologique nécessitant une injection d’iode, il devra être précédé de l’arrêt de médicaments potentiellement toxiques pour les reins, par exemples certains produits utilisés pour traiter l’hypertension ou le diabète.

En effet, la plupart des produits iodés utilisés en radiologie s’éliminent par les reins et ils peuvent produire une perturbation transitoire de la fonction rénale en provoquant 2 types d’anomalies au niveau rénal (toxicité au niveau de certaines cellules du rein, et baisse du débit sanguin dans le rein, entraînant une baisse de sa fonction).

Il est nécessaire en cas de risque rénal d’assurer une bonne hydratation de l’organisme et donc de boire suffisamment d’eau avant et après l’examen, eau plate 1 litre et Vichy Célestins ou Salvetat ½ litre par jour. Il peut même être nécessaire de recevoir une perfusion en cas de déshydratation avérée.

Enfin, un intervalle de 5 jours entre 2 examens avec injection d’iode est recommandé.

  • Attention, les anti–inflammatoires non stéroïdiens, souvent prescrits (ou recommandés par le pharmacien) en cas de douleurs (notamment ostéo-articulaires) peuvent être dangereux.

En effet, ces médicaments, en vente libre, diminuent le débit sanguin rénal et donc le fonctionnement des reins… Il vaut donc mieux recourir à d’autres molécules.

Ainsi, si la douleur est d’origine inflammatoire, il pourra être nécessaire de recourir à la cortisone de manière ponctuelle.
Si la douleur est mécanique, des antalgiques simples, de type Paracétamol, sont souvent suffisants.

Dans tous les cas, évitez l’automédication et parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien.

  • Vous devez prévenir les infections urinaires (boissons abondantes et réparties sur la journée, utilisation de canneberge (cranberry) si vous ne prenez pas d’anticoagulants) et les traiter à l’aide d’antibiotiques si nécessaire, les mêmes règles d’hydratation permettront de limiter l’apparition de calculs rénaux.

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  • Si vous devez prendre un médicament éliminé par le rein (antibiotiques, tonicardiaques, etc.) : il y a un risque d’accumulation dans l’organisme du fait de sa moindre élimination. Sa dose devra être adaptée par votre médecin à votre fonction rénale, qui sera évaluée grace au calcul de la clairance ou débit de filtration glomérulaire grace à un dosage de la créatinine.

Si vous avez de la fièvre, de la diarrhée et vous êtes déshydraté, attention : certains médicaments peuvent voir leur efficacité majorée dans cette situation (notamment certains anti hypertenseurs – bloqueurs du système rénine angiotensine, diurétiques…).

Il est nécessaire de prendre contact avec votre médecin qui pourra décider de réduire la dose ou de suspendre la prise de ces médicaments, puis vous dira quand les reprendre.

Ceci fait l’objet de mesures d’éducation thérapeutique du patient, expliquées au cours d’ateliers individuels ou collectifs, qui vous permettront d’être acteur de votre maladie et de la gérer.

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