Un problème de santé publique
Des chiffres qui font réfléchir…
- Environ 7000 malades parviennent chaque année au stade terminal d'une insuffisance rénale chronique en France. Ce nombre augmente d'environ 6 % par an. En 2010, environ 70.500 personnes de tous âges ont été ainsi traitées, environ 37.500 par dialyse et 33.000 par transplantation.
- Le coût d’une année d'hémodialyse, incluant médicaments et transports, se situe autour de 88 K€ par malade. Les traitements extrêmement lourds auxquels sont soumis les patients au stade terminal consomment ainsi plus de 2% du budget total de la Santé, pour 0,05% de la population…
- Plus de 30% des patients sont pris en charge en dialyse en urgence. Ce constat est le même que dans les années 70, et les conséquences en sont majeures. Outre le traumatisme lié au manque de préparation à l’initiation du traitement de suppléance, les complications installées pendant la phase silencieuse de la maladie grèvent lourdement l’avenir des malades et le coût des traitements nécessaires. En effet, si l’anémie peut presque toujours être contrôlée, même tardivement, les dégâts osseux et cardio-vasculaires sont pratiquement irréversibles.
- Avec l’augmentation de l’espérance de vie et le développement de certaines maladies comme le diabète ou l’hypertension artérielle, les maladies rénales sont amenées à toucher une part croissante de la population. Aux Etats-Unis, par exemple, 430 000 patients sont traités par dialyse, 7% du budget de Medicare en 2002 étaient consacrés aux traitements de suppléance de l’insuffisance rénale terminale, dont l’incidence a doublé dans les 10 dernières années !
- Dans le monde, plus d’un million de personnes survivent grâce à la dialyse.
- Dans le monde, plus de trois millions de malades décèdent chaque année dans les pays où ce traitement n’est pas disponible !
En France, une prise de conscience tardive…
En 2001, à l'occasion de la première « journée nationale de l’insuffisance rénale chronique », Bernard Kouchner, alors ministre délégué à la santé, déclarait que l’insuffisance rénale était la cinquième cause nationale de santé publique et insistait sur la nécessité de mieux la prévenir. Le plan Insuffisance Rénale chronique 2002-2005 était mis en place.
En 2004, dans la loi relative à la politique de santé publique, le Parlement inscrivait l’objectif de « stabiliser l’incidence de l’insuffisance rénale chronique terminale d’ici à 2008 ».
Afin de mieux prendre la mesure des différents enjeux, un registre épidémiologique sur l'insuffisance rénale a été mis en place en 2002. Baptisé REIN (Registre épidémiologie et insuffisance rénale), il a pour objectif de décrire l’incidence et la prévalence des traitements de suppléance de l’insuffisance rénale chronique, les caractéristiques de la population traitée, la mortalité et les modalités de traitement au moyen d’un enregistrement exhaustif et continu d’informations sur les patients, comme par exemple leur qualité de vie.
Voir la page consacrée au REIN sur le site de l'Agence de la biomédecine