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Important : Evusheld ne marche plus sur les nouveaux variants du Covid – Protégez-vous !

✅ Depuis août 2021, des traitement prophylactiques du Covid ont permis à certains d’entre nous de bénéficier d’une protection contre le Covid grâce à des anticorps monoclonaux, malgré nos réponses immunitaires insuffisantes à la vaccination.

Lorsque le Ronapreve a montré ses limites sur le variant Omicron, l’Evusheld a pris le relai. Durant ces dix derniers mois, il a montré une efficacité importante, y compris jusque-là sur le variant BA5, comme le montre une étude tout récemment publiée dans le BMJ. Elle confirme qu’Evusheld a permis de diminuer de 86% le risque de décès, de 88% celui d’entrer en soins intensifs, de 69% celui d’être hospitalisé et de 40% celui d’être contaminé.

Malheureusement cette période semble révolue.

✅ Plusieurs variants qui se développent ces dernières semaines à travers le monde sont résistants à tous les anticorps monoclonaux aujourd’hui disponibles, et en particulier à Evusheld mais aussi au bebtelovimab, le cocktail des laboratoires Lilly, qui ont refusé de le commercialiser et de le rendre disponible pour la recherche hors des USA.

C’est notamment le cas du sous-variant de BA5 BQ.1.1, qui devient rapidement majoritaire en France, et qui l’est déjà dans certaines régions comme l’Ile-de-France.

Tant que les anciens variants continuent à circuler, même de façon minoritaire, le recours à Evusheld en prophylaxie reste justifié pour s’en protéger. Mais la probabilité de rencontrer BQ.1.1 augmente rapidement.

✅ Il n’existe plus pour le moment de traitement prophylactique efficace sur BQ.1.1, qui est aussi plus résistant aux anticorps issus de la vaccination. 

Avoir déjà eu le Covid n’empêche pas une nouvelle contamination, ni une forme grave ou des complications.

Ces nouveaux variants ont un échappement immunitaire qui favorise des ré-infections.

➡️ Or, une vaste étude tout juste parue dans la revue Nature montre qu’en population générale :

  • Une réinfection par le Covid double les risques de décès et triple ceux d’hospitalisation.
  • Les risques augmentent avec le nombre d’infections.
  • Les séquelles sont nombreuses et touchent notamment les reins.

Les risques encourus par les immunodéprimés restent élevés.

➡️ Une étude française publiée récemment dans la revue Nature montre que sur la période de janvier à juin dernier :

  • 43% des patients hospitalisés en soins critiques pour Omicron en France étaient immunodéprimés, dont la moitié étaient des transplantés d’organe.
  • Les greffés d’organe ont donc représenté plus d’1 patient sur 5 en soins critiques.
  • La mortalité des immunodéprimés en soins critiques (47%) était sensiblement supérieure à celle des autres patients (26%).
  • Avec le variant BA.2, d’avril à juin, le taux d’immunodéprimés en soins critiques a même atteint 57%.
  • Ces observations ont eu lieu alors que des traitements prophylactiques et curatifs étaient largement disponibles et efficaces.

Avec la perte d’efficacité d’Evusheld,  l’arsenal thérapeutique protecteur des immunodéprimés devient très limité.

✅ Les autorités sanitaires et les sociétés savantes ont mis à jour leurs recommandations pour prendre en compte ces mauvaises nouvelles.

✅ Seuls certains traitements curatifs restent efficaces, à condition d’être utilisés le plus rapidement possibles après les premiers symptômes, pour éviter les formes graves :

  • Le Paxlovid est recommandé prioritairement, y compris pour les greffés, pour lesquels il nécessite en général de modifier temporairement les traitements antirejets et parfois d’autres traitements.
  • Si le Paxlovid est contre-indiqué, le Remdesivir, un antiviral qui s’administre sous forme de trois perfusions à 24h d’écart peut aussi être utilisé.

✅ Attention : ces deux médicaments, Paxlovid et Remdesivir, sont contre-indiqués pour les patients ayant une insuffisance rénale sévère (fonction rénale < 30 mL/min/1,73 m2).

🚨 Les patients dialysés et insuffisants rénaux aux stades 4 et 5 se trouvent désormais en impasse thérapeutique : plus aucun traitement n’est désormais utilisable pour eux.

Comment savoir si je suis protégé ?

Attention, les sérologies sont désormais très difficilement interprétables !

  • Si un taux d’anticorps faible ou nul est mesuré, il montre l’absence de protection.
  • Mais face à Omicron et encore plus aux nouveaux variants, on ignore quels taux sont nécessaires pour assurer une protection contre la contamination ou au moins contre les formes graves.
  • Chaque nouveau variant qui prend le dessus implique une diminution de la protection apportée par un même taux sérologique.
  • Le taux de 264 BAU/ml un temps utilisé pour l’accès à Evusheld correspondait au variant alpha, qui ne circule plus depuis longtemps. Il est très insuffisant face aux nouveaux variants.
  • Les sérologies mesurent l’ensemble des anticorps, alors que seule une partie d’entre eux sont neutralisants, c’est à dire efficaces sur les nouveaux variants.
  • Si vous êtes sous Evusheld, les anticorps mesurés par sérologie sont, au moins en partie, apportés par ce médicament. Or, on sait qu’ils ne sont pas efficaces contre ces variants.

➡️ On peut avoir un taux d’anticorps très élevé sans pour autant être protégé !

Et maintenant ?

✅ On ne peut qu’espérer que cette situation compliquée va évoluer rapidement.

Rien n’exclut en effet qu’un futur variant redevienne sensible à Evusheld, voire même à d’autres médicaments, tels que Ronapreve ou Xevudy. Rien ne le garantit non plus… Pour cette raison, les traitements prophylactiques par Evusheld peuvent être maintenus, mais en étant conscient de leurs limites.

✅ La recherche avance !

  • Astra Zeneca, qui commercialisait Evusheld, a travaillé sur un successeur, qui devrait entrer prochainement en phase 3.
  • Regeneron, à l’origine du Ronapreve, a deux nouveaux traitements par anticorps monoclonaux en essais cliniques de phase 1.
  • Vir / GSK, qui produisait Xevudy, travaille sur plusieurs anticorps qui “ont montré une activité contre tous les variants connus à ce jour, y compris BQ.1.1”.
  • SpikImm, une société française de biotechnologie qui collabore avec l’institut Pasteur, vient d’annoncer que les essais cliniques de ses anticorps monoclonaux contre le Covid ont débuté.
  • etc.

En attendant, et pour au moins plusieurs mois, la situation des immunodéprimés sévères redevient proche de celle du début de la pandémie, lorsqu’aucun traitement n’était disponible.

🚨 Sauf qu’à l’époque, des mesures efficaces pour limiter la circulation du virus, et notamment le port généralisé du masque, contribuaient à les protéger.
Ce n’est plus le cas désormais.

Se protéger…

Pour celles et ceux qui ont une réponse, même faible, aux vaccins, ce constat renforce la nécessité de miser sur les rappels vaccinaux dès trois mois : c’est désormais le seul moyen pour améliorer leur protection.

📢 Pour éviter au maximum la contamination, il reste plus que jamais nécessaire de tout faire pour ne pas croiser la route du virus, en s’isolant, en portant un masque FFP2, etc.
L’accès au télétravail total ou à défaut au chômage partiel reste possible.
Une vigilance particulière sera notamment nécessaire à l’approche des fêtes de fin d’année…

📢 En cas de symptômes, faites le plus rapidement possible un test et contactez votre équipe de suivi pour recevoir si possible un traitement.

La pandémie est malheureusement encore loin d’être terminée.

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