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Eh bien non, ce n’est pas “facile” – réponses à l’édito de Rénif-Mag “bien vivre avec une maladie rénale”

Puisque le Dr Gaudry n’hésite pas dans son Editorial du mois de juin à se prendre pour Dieu, je me suis dit qu’un exercice de style amusant serait de me glisser à mon tour dans le personnage, pour bien vivre son métier de néphrologue :

1) Avec humilité chaque individu singulier tu aborderas
2) A la place de ton patient jamais tu ne t’exprimeras
3) Dans sa peau de souffrant, te mettre toujours tu essayeras
4) Longuement et attentivement, toujours tu l’écouteras
5) Tolérant, indulgent, patient toujours tu seras
6) Que c’est grâce et pour ton patient que tu es là, chaque jour tu te rappelleras
7) Pour calmer tes angoisses, jamais de complications graves ton patient tu ne menaceras
8) Par tes paroles ou tes écris, jamais tes patients tu n’infantiliseras
9) Hippocrate et Canguilhem sans retenu tu liras
10) Sur les forums des patients pour ta gouverne tu iras

Facile, non ?

Il n’y a pas suffisamment de commandements pour placer tous les adjectifs qui devraient s’appliquer aux néphrologues (et je remercie le Dr d’Auzac de Martinie pour sa contribution cette liste), je rajouterai donc : disponibilité, empathie, affection, exigence éthique, compréhension, la liste est ouverte…
Ne laissons pas passer ces articles bien-pensants qui exhortent nos patients à aller bien et à se comporter en bons petits moutons!
Ils ont leur propre ressenti, leurs propres normes, leur propre expérience de la maladie, écoutons ce qu’ils ont à nous dire, ce qu’ils comprennent, ce qu’ils veulent entendre, ce qu’ils sont prêt à accepter.
Ils ne sont ni des enfants, ni des élèves, mais des êtres humains en souffrance, psychologique et physique, et nous ne devons pas tolérer que des soignants puissent décider pour eux de ce qui "n’est en rien une gêne importante*" ou pas.
Aucune injonction n’a sa place dans la prise en charge de nos patients, encore moins des ordres, ou pire des commandements.
Serais-je passée à côté d’un trait d’humour dans cet Editorial ? Aucun de mes patients ne l’a perçu comme tel, je vous l’assure.

Dr Elisabeth Tomkiewicz, néphrologue à l’AUB-Rennes
 

*Rénif’mag N°16-juin 2014 page 6

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4 Commentaires

  • Et bé 😮

  • Oh là déjà si on passe le premier pas dialogue, c’est beaucoup. Quant à confiance (je n’ai pas trop le choix si ce n’est d’aller ailleurs; les évaluations des praxis sont terres inconnues) et alliance la je me marre très fort.
    Il y a une grande dame de la néphrologie auxquels ces termes s’appliqueraient c’est le Docteur Janine Bédrossian. C’est personnel je sais mais chaque jour qui passe je me dis égoïstement que certains ne devraient pas prendre la retraite. Chacun d’entre nous en a un dans sa mémoire mais c’est rare
    Quand à ces dix fumeux commandements je pense plus à un site en déshérence qui pense faire un coup de buzz
    Parce les recommandations tournent autour de lire RENIF, participez aux ateliers etc..

  • Merci pour cette réponse docteur Tomkiewizc et au docteur D’Auzac de Martinie dont je reconnais la patte humaniste.
    Et pour cause, me concernant,il s’est chargé de prendre soin de cette période en suspens entre la fin de votre greffe et votre entrée en dialyse. Je l’ai vu lutter dans la salle pour garder la dignité des malades. Je le remercie pour toutes les informations et soins apportés durant cette période délicate. Là aussi mon médecin transplanteur avait besoin de sels car émotionnellement atteint par cet échec. Je sais le concernant qu’il y a une partie de vraie mais quand même il m’a fait deux fois le coup!

  • Moi je “renif” surtout le coup de pub !
    En tout cas, ça medonne vraiment pas envie de le découvrir ce mag !

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