Donneurs vivants: pas sans risque quand même….

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  • #29834
    luc
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    Dans le dernier nephrogène sur la PKD , il y a un article du Pr Legendre(patron de la nephrologie et de la transplantation à Necker) suite à son intervention lors de ces rencontres, où il indique:
    – Pour les donneurs vivants, “le taux de complications graves n’est que de 10%”.
    “L’exploration des donneurs montrent qu’à 5 ans, ils perdent environ 35% de leur fonction rénale”.
    Etant moi-même transplanté, je suis bien sûr à fond pour encourager les donneurs vivants,mais…
    1) Je trouve que 10% de complications graves, c’est pas rien comme pourcentage, je le trouve pour ma part élevé pour un risque pris par une personne qui n’est pas malade du tout.
    2) 35% de perte de fonction rénale, même si le donneur part certainement d’un très bon chiffre au départ, c’est une perte fort substantielle, bien plus élevée que celle à laquelle je pensais (10% dans ma tête.. 😉 ).
    Bref, moi qui réfléchissais à accepter éventuellement une greffe de donneur vivant si une seconde greffe devait arriver (statistiquement probable), cela me fait fortement réfléchir et hésiter avant d’accepter qu’un proche ait 10% de chances de complications graves et 35% de clairance en moins… 🙁

12 réponses de 31 à 42 (sur un total de 42)
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  • #29913
    DelphineB .
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    Ce qui semble choquant dans cette histoire, en tout cas ce qui ME choque.

    C’est qu’on survend la greffe de don vivant en disant aux donneurs qu’ils ne perdront PAS de leur fonction rénale et que le rein restant fera le travail des 2 reins, ce qui est manifestement faux.

    On ment donc sciemment aux donneurs pour augmenter le Don vivant.

    Et à part ça, c’est totalement abouti ?

    #29915
    gloubi
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    Ce qui semble choquant dans cette histoire, en tout cas ce qui ME choque.

    C’est qu’on survend la greffe de don vivant en disant aux donneurs qu’ils ne perdront PAS de leur fonction rénale et que le rein restant fera le travail des 2 reins, ce qui est manifestement faux.

    On ment donc sciemment aux donneurs pour augmenter le Don vivant.

    Et à part ça, c’est totalement abouti ?

    A partir de quel moment peux-tu estimer avoir perdu de la fonction rénale ? Suite à un examen sanguin et un chiffre sur un papier, ou lorsque tu as des signes physiologiques ?
    Si tu perds 35% et que malgré tout, le taux d’entrée en dialyse reste inférieur à la moyenne nationale, que tu ne ressens ni fatigue ni crampe ni rejet alimentaire ni crise de goutte ni… Quel est le problème ?

    #29916
    DelphineB .
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    Le problème, c’est qu’on trompe et qu’on a trompé les donneurs pendant des années pour “tester” le don vivant.

    On a que très peu de recul sur le DV, genre une dizaine d’années ? Qui te dis que dans 10 ans, on ne va pas retrouver en dialyse tout pleins de donneurs ?

    Tout comme on a trompé sciemment pendant des années les greffés en ne leur disant pas ou peu les risques de cancers, l’exposition au soleil limitée, les risques des ttt, etc. Ce qui fait que les patients s’informent maintenant, c’est internet. ET ça bouscule TOUT.

    Pour répondre à ta question, de toute façon sachant que très peu de donneurs sont vraiment suivis par l’équipe de greffe une fois qu’ils ont greffé leur proche, comment peuvent-il savoir la baisse de leur fonction rénale ? Et quand bien même ils sont suivis, etc, on peut compter sur les néphrologues pour minimiser les problèmes.

    Un donneur avait eu de GROS soucis après la greffe de son proche à Necker me semble t-il.. L’équipe de greffe a longtemps, très longtemps ignoré les soucis de cette donneuse. Jusqu’au moment ou ils n’ont plus plu le faire.
    Elle a dû être re-hospitalisé, re-opéré et elle subit encore les frais de ce don (qu’elle ne regrette par ailleurs pourtant pas) mais je crois qu’elle aurait aimé savoir AVANT ce qui POUVAIT l’attendre et que les équipes de greffe n’ignorent pas mais cachent sciemment pour augmenter les dons vivants.

    #29917
    gloubi
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    Ce qui m’ennuie dans ce que tu dis c’est que tu traites les gens de menteurs tout en sortant des chiffres de ton chapeau et leur donnant le poids que tu veux.
    Un recul d’une dizaine d’années ? Tous les tests des années 60 étaient faits à base de donneurs vivants, voici ce que dit un hôpital Suisse qui manifestement transplante depuis les années 80, donc une bonne trentaine d’années :

    http://www.unispital-basel.ch/fileadmin/unispitalbaselch/Bereiche/Medizin/Nephrologie_und_Transplantationsimmunologie/Lebendspende_fr_1_.pdf (avant-propos page 6).

    Après tu dis que “très peu de donneurs sont vraiment suivis”. Pour 100% de ceux que j’ai pu rencontrer, c’est faux. Ils ont un bilan annuel et dans le cas du mien, à Foch, a accès directement par téléphone ou mail au néphro transplanteur qui a tout organisé et répond systématiquement à ses questions. D’où sort ton “très peu” ? Quelle proportion ?

    Et surtout : quel serait l’intérêt pour les équipes de néphro de masquer tout ça ?

    #29918
    DelphineB .
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    Je ne sors rien de mon chapeau ? Je parle des chiffres qui sont dans ce post..

    Je me suis trompée sur le recul mais au final, ça ne change pas grand chose si ?

    Je suis sur des groupes Facebook, j’ai côtoyé un certain nombre de donneurs vivants, et très peu disaient être suivis, à leur grand regret d’ailleurs car lis se sentaient abandonnés.
    Les choses ont peut-être changé maintenant ? Mais j’en doute ??
    Foch semble être un petit centre francilien, et j’ai l’impression qu’ils font les choses très bien. Certainement car ils ont moins de greffes.

    Quel intérêt pour les néphrologues de masques les risques? Tout simplement, augmenter le don vivant de leur centre de greffes !

    Après, qu’on ne se trompe pas Gloubi, je ne suis pas contre le Don Vivant pour la greffe, c’est une partie de la solution à la pénurie de greffons et c’est clairement les greffes qui marchent le mieux.
    Mais je crois que c’est LARGEMENT perfectible et qu’il ne faut pas rester sur des acquis. Ca DOIS clairement être amélioré sur l’information, le post-don et la transparence.

    #29919
    gloubi
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    Chiffres qui ont bien été démontés, et par des chiffres contradictoire, et par le RDV du propre créateur du thread après rdv avec son néphro.

    Ben si, trente ans de recul sur une maladie dont l’âge moyen de première déclaration est 50,5 ans (source agence de biomédecine), ça permet d’avoir une image réelle de l’évolution des choses. Bien sûre, dans 10 ans ce sera mieux, dans 20 parfait, mais les informations possédées aujourd’hui sont positives.

    Abandonnés dans le principe ou abandonnés face à une maladie ? Et surtout, dans quelle proportion ?

    Ils ont moins de greffes mais poussent beaucoup le don vivant, il me semble qu’ils sont à 40 ou 50% de transplantation de don vivant, essentiellement d’ailleurs parce que le professeur du service, Hiesse, en est un militant actif. Avec Renaloo, d’ailleurs : http://demainlagreffe.fr/qui-sommes-nous/qui-fait-quoi/

    Augmenter pour augmenter, j’avoue avoir du mal à comprendre le sens de ce profit ?

    #29920
    DelphineB .
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    Si j’ai bien compris le sens du thread, les chiffres n’ont pas été démontés mais précisés.

    Ce qui me chiffonne Gloubi, c’est que pendant des années, on a quand même dis aux futurs donneurs qu’il n’y avait aucun risque, qu’il n’y avait pas de perte de fonction rénale, et qu’il n’y avait pas de complications possibles ou à risque infime.

    Comme lorsque pendant des années, on a dis à des patients sous cortisone qu’il n’y avait aucun effet secondaire ou qu’on cachait sciemment à des futurs greffés que la greffe pouvait merder ou que le traitement comportait des risques de cancers, etc.
    C’est JUSTE le manque de transparence qui m’ennuie dans tout cela. Mais ça ne m’ennuie pas QUE pour les donneurs vivants hein 🙂

    L’ignorance du personnel soignant envers une greffe qui se termine, qui ne fonctionne pas, ou avec un souci sur le traitement existe réellement. Je le sais, je l’ai vécu 2 fois. JAMAIS on ne m’a dis avant ma 1ère greffe que je ressemblerais à un chimpanzé avec le Néoral.
    JAMAIS avant ma seconde greffe on ne m’a dis que je perdrais mes cheveux, que je devais m’exposer le moins possible au soleil ou que j’étais à risque plus accru de cancers.
    C’est la même chose pour un donneur qui rencontre un souci avec son don (soit médical, soit psychologique) on ignore tant qu’on peut et on passe à autre chose.

    Pour avoir LONGUEMENT discuté avec une donneuse. On sentait bien l’abandon après le don. Le donneur est sur-sollicité pendant des mois (à juste titre bien sûr) et une fois le don passé, plus de nouvelles de la part de l’hôpital transplanteur. Certains vivent cela comme un abandon et un grand manque de reconnaissance. Je ne dis pas que c’est le cas de tous les donneurs, mais même si cela reste marginal, on se dois de s’en occuper ne serait-ce qu’en envisageant un suivi psychologique des donneurs qui en ressentent le besoin.

    Je suis pour un militantisme éclairé et transparent. OUI à la greffe de don vivant mais avec un véritable choix éclairé en fonction des risques encourus par le donneur et le receveur d’ailleurs également.

    Quand au profit de l’augmentation des greffes, tu n’es pas sans savoir que c’est un peu la course des CHU qui auront le + de greffes quand même…. Ca apporte une grande crédibilité aux équipes de greffe tant médiatique que médicale.

    #29922
    Vurtuel
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    [quote=”vurtuel” post=43971]Je comprends pas votre focalisation sur les 35% de fonction rénale en moins.
    Le donneur perd 50% de sa surface de filtration, le donneur est bien conscient de cette “perte”.

    .

    Ben si tu regardes la video mise plus haut avec Legendre, c’est pas vraiment ce qu’il dit à la donneuse….Le rein restant gonfle un peu, compense, et tout va bien.
    35% de perte, c’est pas tout à fait la même chose.
    Manifestement le discours a évolué.[/quote]

    Non mais ca vient à l’idée de quelqu’un qu’un seul organe puisse reprendre l’ensemble des capacités de deux à lui tout seul ? :blink:
    Je crois que les médecins (dans leur ensemble) n’ont jamais affirmés cela. Ils ont juste dit qu’avec un seul, on vit très bien!

    Moi je trouve que le chiffre de 35% au contraire est plutôt bon.

    Bon après, je viens de regarder la vidéo. LE soucis c’est qu’elle est biaisée. Pourquoi ? Simplement parce que le docteur s’adresse à une personne (qui en plus manifestement ne parle pas super bien français, je dis ça car il répète sa première phrase sans raison apparente et se met à parler doucement).
    Le discours semble donc être volontairement simpliste.

    #29931
    Renaloo
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    Bonjour,
    Le Pr Legendre a pris connaissance des échanges sur le forum et nous a demandé de publier ce message :

    L’article que j’ai écrit dans Néphrogène a suscité, légitimement, des réactions nombreuses et inquiètes et je voudrais apporter les précisions suivantes.

    Une relecture un peu trop rapide m’a fait commettre une erreur. Il y a bien, dans notre expérience à Necker sur 150 prélèvements effectués de novembre 2006 à avril 2012, 10% de complications, mais pas de complications sévères. Nous avons eu à déplorer 4 complications classées sévères dans la classification de Clavien (soit 2.5%) : une éventration, une sigmoïdite, une perforation digestive et une rupture de rate.
    La gravité de ces complications souligne, s’il en était besoin, que donner un rein, est un geste courageux car non dénué de risques même si tout est mis en oeuvre pour minimiser ce risque. Il est donc importante que les équipes qui pratiquent régulièrement ce type de chirurgie reviennent sur leur expérience pour mieux analyser les complications et leur gravité de manière à mettre en oeuvre les corrections nécessaires.

    Ch legendre

    #29932
    luc
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    Intéressant, ….mais pas très clair…”10% de complications, mais pas de complications sévères. Nous avons eu à déplorer 4 complications classées sévères”
    Y’en a eu ou y’en a pas eu?
    Bon, dans tous les cas, 2,5% de complications sévères, c’est déjà mieux…

    Et la perte de 35% de clairance, confirmée? (d’autres parlaient plutôt de 20 à 30%)?

    #29933
    Camille30
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    Pour moi, l’explication est claire.
    L’échantillon de base 150 est faible forcément le taux va plus attirer l’attention. Il faudrait ramener cela sur l’ensemble des CHU francais concernes par cette pratique.

    Sur cette partie , l’urologue chirurgien et le néphrologue transplanteur ont été clairs sur l’explication, le déroulement et les risques post opératoires, Après oui l’imprévisible est malheureusement la, le donneur peut se rétracter je le rappelle. Moi, j’en ai rediscuté avec mon frère , il y a le comité bio médecine aussi qui dans mon parcours à été bénéfique.
    En revanche , les problématiques de suivi du donneur, de l’évolution de leur fonction rénale me posent beaucoup plus questions.

    #29934
    Steph
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    Lors de ma première visite (hier) pour inscription sur liste d’attente, j’ai fait référence à ce post pour demandé comment ce portait le donneur après.
    Pour le néprhro rencontré, il y a ou peut avoir une perte de la fonction rénale chez le donneur, mais il y a une très grande différence entre perte de fonction rénale par maladie et perte de fonction rénale par ablation pour don.
    Dans le dernier cas il n’y a pas d’évolution vers IRCT, car pas de maladie sous-jacente.
    Pour le néphro il était inconcevable que le donneur puisse être dialysé un jour par cause directe d’un don de rein.

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