Actualités

Greffe avec donneur vivant, pénurie d’organes, solidarité et démocratie

 

d’abord et avant tout de ne pas interdire

Le refus réitéré du pouvoir législatif d’inclure les amis proches dans le cercle des donneurs, refus justifié par le fait que cet élargissement ouvrirait la porte à tous les trafics et à toutes les dérives, est surtout révélateur de la conception que se font de l’amitié les hommes politiques, les fameux « amis de trente ans ».

Cet élargissement relatif du cercle des donneurs n’engendrerait pas de facto une vague nouvelle de candidats à la greffe avec donneurs vivants.

Elle aurait l’immense mérite d’offrir la possibilité à des insuffisants rénaux ne pouvant trouver de donneur au sein du cercle de famille, soit parce qu’ils ne sont pas compatibles, soit plus prosaïquement parce qu’ils n’ont pas de famille, de bénéficier de la formule. Idem pour les dons croisés.

Ce qu’on demande à la loi, c’est d’abord et avant tout de ne pas interdire, de ne pas empêcher : version politique du « primum non nocere »

Ces formes élémentaires de la solidarité ont cessé d’animer aujourd’hui les responsables de la vie politique.

Beaucoup ont perdu la capacité de concevoir la générosité comme une donnée, non pas universelle, mais relativement courante de la vie sociale.

Il est particulièrement pénible pour un donneur d’être aussi peu reconnu pour ce qu’il est, dans la sincérité de ses valeurs, de son engagement, et encore une fois, dans le strict respect des règles élémentaires de la solidarité entre siens.

Victime, coupable, naïf, inconscient, fanatique, utopiste, irresponsable, telles sont les épithètes associées à qui souhaite que la nouvelle loi n’entrave pas trop le développement des greffes avec donneur vivant, voire en permette le développement…

Nous en avons fait l’expérience douloureuse tout au long de notre campagne avec Yvanie Caillé et Demain La Greffe à l’occasion des consultations préalables à la rédaction du texte de la nouvelle loi de bioéthique. Et l’appartenance politique des décideurs ne change rien à cette méfiance, cette suspicion abondamment répandue sur les intentions des donneurs.

Le rapporteur de la Commission a même proposé à Nice d’introduire des juristes dans les comités donneurs vivants afin de rendre l’épreuve plus sélective. « Aujourd’hui, ils acceptent tout le monde… ».

 

Partagez

Plus de lecture

1 Commentaire

  • et la greffe en dons croisés la loi a été votée mais rien ne bouge pourquoi?

Répondre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *