Greffe préemptive

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  • Créateur
    Sujet
  • #29622
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
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    • 293Message(s)

    Bonjour,

    Je me permets d’ouvrir un sujet car je ne l’ai pas trouvé dans les anciens.
    Mon néphrologue m’a annoncé la semaine dernière que j’entrais dans la phase terminale de mon insuffisance rénale avec 15 de clairance et qu’il allait falloir se décider pour une méthode de dialyse et l’inscription sur la liste pour une greffe. Mon mari qui m’accompagnait a réitéré sa volonté de me donner un rein (il en parle depuis longtemps mais bon jusqu’à maintenant c’était juste du virtuel).
    Je suis dans un espèce de tourbillon et un tas de questions et d’angoisses me submergent mais dans tout ça j’ai bien compris la chance que m’offrirait cette greffe préemptive qui m’épargnerait peut-être de connaître la dialyse (pour quelque temps et si tout se passe bien).
    On a bien-sûr tous les 2 un tas d’examens programmés.
    Est-ce que d’autres personnes sont passées par là?
    Combien de temps ont pris toutes ces démarches?
    Je serai sans doute orientée sur le chu de Toulouse.
    J’aurais dû demander ça au néphrologue mais j’étais tellement sonnée et engloutie sous une masse d’informations que plein de questions sont restées en suspens et je ne le revois que dans 1 mois.
    Je pense aller voir une assistante sociale de l’éducation nationale (je suis professeure des écoles) pour être conseillée sur les démarches à faire pour concilier mon boulot et tous ces rendez-vous.
    Et puis j’angoisse aussi pour mes enfants car cette année c’est le bac pour l’un et le bepc pour l’autre, avec les orientations à prévoir et j’ai peur de ne pas être assez présente pour eux au moment où ils en auront le plus besoin.
    Voilà, je ne sais pas si j’aurais des réponses, mais ça me fait du bien déjà de parler de ça et d’être lue par des personnes qui peuvent comprendre tout ça.

15 réponses de 31 à 45 (sur un total de 77)
  • Auteur
    Réponses
  • #30190
    IsabelleV
    Participant
    • Petit rein débutant
    • ★☆☆☆
    • 9Message(s)

    Bonjour,

    Je suis suivie par le CHU de Nantes. En avril dernier, mon néphrologue m’annonce qu’au vu des résultats, il faut envisager une greffe. Je prends cette nouvelle en pleine figure, j’écoute ce qu’il me dit. Une infirmière est là également. Je signe des papiers pour la greffe et on me fait une prise de sang. A ce moment là, très grand moment de solitude et je m’effondre en larmes. L’infirmière est là, très compréhensive et nous parlons; enfin j’essaie car c’est difficile.

    Depuis avril 2014, ma vie a basculé. La difficulté pour moi est que je n’ai pas de symptômes. Depuis longtemps, je fais attention à ce que je mange, j’écoute mon corps. Peut-être que cela a limité les dégâts jusqu’à présent. Mais je travaille (SSII, mobilité), j’ai des activités sportives, etc …
    J’ai suivi des ateliers sur la dialyse et la greffe. Je suis donc très informée sur ce qui peut m’arriver. Je suis inscrite sur la liste des greffes avec une CIT. J’ai beaucoup de mal à accepter le fait que je suis malade et prendre la décision de la greffe m’est très difficile. Je dois faire confiance au CHU et je crois que c’est cela qui bloque ma décision. Confier sa vie ou ce qu’il en reste à d’autres.
    Mon entourage est quasi absent car tant que je suis debout et que je travaille c’est que tout va bien.

    Quelqu’un/une a-t-il vécu ce type de contexte ? comment avez-vous pris cette décision de la greffe ?
    Merci pour vos réponses.

    #30191
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
    • ★★★★
    • 293Message(s)

    Je n’ai pris aucune décision. Le fait est que, s’il n’y a pas de greffe, il y aura la dialyse à un moment donné. Je me laisse porter par le corps médical.
    Pour ma part, ayant une polykystose rénale, avec plusieurs cas dans la famille, je savais depuis longtemps ce qui m’attendait. Mais pour quelqu’un de non préparé, ça doit effectivement être un choc.
    Je pense que se sentir entouré est primordial dans notre situation. Il faut que votre entourage prenne conscience de ce qui vous arrive pour pouvoir vous soutenir. Essayez de provoquer des discussions sur ce sujet.
    Et ce forum est une mine, j’ai pris l’habitude de le consulter régulièrement, ça fait du bien de rencontrer des personnes qui vivent ou ont vécu la même chose.
    Bon courage!

    #30193
    dasy21
    Participant
    • Petit rein débutant
    • ★☆☆☆
    • 19Message(s)

    le plus difficile dans la maladie rénale, c’est que c’est une maladie sourde, qui ne se voit pas, qui ne se ressent quasiment pas…
    je ne me suis jamais sentie malade… j’étais fatiguée, lasse, mais sans plus…
    et puis se dire qu’on est malade, alors que la société nous pousse toujours vers l’avant, vers le travail, vers la réussite, vers le jeunisme, vers l’énergie, c’est très difficile d’être à contre-courant ! mais c’est un fait, nous ne sommes pas en bonne santé quand nos reins donnent des signes de fatigue et nous devrions en tenir compte dans notre vie de tous les jours … mais nous réagissons comme nous pouvons à ce qui nous arrive… et c’est comme çà !
    se dire qu’on n’est pas seul, c’est déjà beaucoup
    j’ai trouvé ici un lieu pour parler de la maladie et pour échanger sur les évènements qui m’arriven
    je ne sais pas si cela vous aidera, mais en tout cas, pour moi, cela m’a aidé
    je suis au début d’une nouvelle “aire” ; j’ai un petit greffon qui fonctionne bien, je ne me sens pas guérie pour autant ! je suis toujours une malade, mais en sursis… je le vis comme une rémission pour un cancer…
    bon courage

    #30195
    gloubi
    Participant
    • Rognon expérimenté
    • ★★★☆
    • 157Message(s)

    Bonjour,

    Je suis suivie par le CHU de Nantes. En avril dernier, mon néphrologue m’annonce qu’au vu des résultats, il faut envisager une greffe. Je prends cette nouvelle en pleine figure, j’écoute ce qu’il me dit. Une infirmière est là également. Je signe des papiers pour la greffe et on me fait une prise de sang. A ce moment là, très grand moment de solitude et je m’effondre en larmes. L’infirmière est là, très compréhensive et nous parlons; enfin j’essaie car c’est difficile.

    Depuis avril 2014, ma vie a basculé. La difficulté pour moi est que je n’ai pas de symptômes. Depuis longtemps, je fais attention à ce que je mange, j’écoute mon corps. Peut-être que cela a limité les dégâts jusqu’à présent. Mais je travaille (SSII, mobilité), j’ai des activités sportives, etc …
    J’ai suivi des ateliers sur la dialyse et la greffe. Je suis donc très informée sur ce qui peut m’arriver. Je suis inscrite sur la liste des greffes avec une CIT. J’ai beaucoup de mal à accepter le fait que je suis malade et prendre la décision de la greffe m’est très difficile. Je dois faire confiance au CHU et je crois que c’est cela qui bloque ma décision. Confier sa vie ou ce qu’il en reste à d’autres.
    Mon entourage est quasi absent car tant que je suis debout et que je travaille c’est que tout va bien.

    Quelqu’un/une a-t-il vécu ce type de contexte ? comment avez-vous pris cette décision de la greffe ?
    Merci pour vos réponses.

    Bonjour,

    Je pense qu’il y a tout le matériel sur le site ainsi que sur le forum pour que tu puisses prendre connaissance des différents avis (pro greffe et pro dialyse).

    Pour ma part, lorsque tu parles de contexte, je vois surtout l’aspect SSII et activités physiques.
    Je suis consultant spécialisé en stockage/réseau/virtu/sauvegarde, je travaillais à l’époque de ma greffe chez un intégrateur. Si tu connais ce métier, au moins au travers de la SSII, tu sais que ça induit de multiples inter en HNO, une forte disponibilité, des semaines voire des mois pénibles.
    Sept mois après la greffe j’ai quitté cet intégrateur pour rentrer aux Services Professionnels (audit et déploiements de clients grands comptes) d’un éditeur de solution de sauvegardes, posté à portée mondiale (essentiellement EMEA, Asie du Sud Est et Antilles). j’intervenais dans toutes ces zones, parfois d’une semaine sur l’autre, induisant un fort décalage horaire à manger en peu de temps (genre départ lundi pour Pointe à Pitre, retour le vendredi).
    Parallèlement à ça je fais de la moto, généralement en planifiant des road trips de plusieurs jours au dernier moment.
    Rien de tout ça n’est possible en dialyse. J’aurais été obligé de totalement changer de métier, repasser sur un post d’ingé système sédentaire ou autre truc de vieux, de planifier des semaines à l’avance les centres où aller lors des road trips, etc.
    Pour ça, la greffe a eu pour moi cet aspect salvateur : mis à part trois cachets matin et soir, je vis exactement comme avant la greffe, peut-être simplement en faisant un peu plus gaffe qu’auparavant à l’aspect sanitaire des choses que je mange.

    #30196
    IsabelleV
    Participant
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    • 9Message(s)

    Bonsoir,

    Merci pour votre réponse.

    Donc vous travailliez lorsque vous avez été appelé pour la greffe ? comment ça s’est passé pour vous ? vous en aviez parlé à votre employeur ?

    Isabelle.

    #30197
    gloubi
    Participant
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    • 157Message(s)

    Bonsoir,

    Merci pour votre réponse.

    Donc vous travailliez lorsque vous avez été appelé pour la greffe ? comment ça s’est passé pour vous ? vous en aviez parlé à votre employeur ?

    Isabelle.

    Avec plaisir 🙂

    Oui j’en ai parlé à mon employeur (comme j’en ai parlé aux deux suivants, d’ailleurs, pour simplifier le problème en cas d’arrêt maladie impromptu), mais c’était plus simple : j’ai bénéficié d’un don vivant, du coup la date était planifiée longtemps à l’avance, j’ai été destaffé en douceur, n’avait plus aucune rdv une semaine avant en cas de problème qqe part… Il a été compréhensif, mais ça n’est pas nécessairement le cas de tous.

    #30198
    IsabelleV
    Participant
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    • 9Message(s)

    ah oui, cela semble un petit peu plus simple pour s’organiser avec un don vivant.

    Et vous avez fait confiance d’emblée à vos médecins, pas d’hésitation pour dire oui ? vous n’avez pas craint d’être moins bien après qu’avant, avec les immunosuppresseurs ?

    Isabelle.

    #30199
    gloubi
    Participant
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    • 157Message(s)

    ah oui, cela semble un petit peu plus simple pour s’organiser avec un don vivant.

    Et vous avez fait confiance d’emblée à vos médecins, pas d’hésitation pour dire oui ? vous n’avez pas craint d’être moins bien après qu’avant, avec les immunosuppresseurs ?

    Isabelle.

    C’est sans rapport.
    Psychologiquement, médicalement, professionnellement… Sans compter que ce sont à priori les greffes qui fonctionnent le mieux.

    Pour ça, c’est plus compliqué. Au motif que je faisais plus de 100 kilos, mon premier néphro refusait de me transplanter, et même de m’inscrire sur la LNA !

    Après consultation avec un autre néphro d’un autre hôpital, au contraire, le discours était inverse : inscription immédiate sur la LNA + conseils sur le démarrage d’un processus de don vivant.
    Je n’avais aucune crainte des IS : je suis malade, je suis fait à l’idée, je vais vivre avec jusqu’à ma mort. Il y a des risques avec les IS, mais ils restent statistiquement faibles, d’autant plus si on fait un minimum attention, surtout au soleil. J’étais en revanche terrifié par la dialyse, j’en tremblais de peur. Et c’est toujours le cas : j’ai bien plus peur du moment où les néphros me diront que c’est la fin du greffon et qu’il va falloir se préparer soit à vite trouver un remplaçant, soit à aller en centre de dialyse, que d’un hypothétique cancer ou autre. Je mange des sushis et du tartare, je bois de l’eau de source en haute montagne, je tente même les kébabs dans le 18ème à Paris, c’est dire :woohoo:

    #30200
    IsabelleV
    Participant
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    • 9Message(s)

    Merci.

    En tout cas, vous semblez plein d’énergie et de joie de vivre, c bien. C rassurant.
    C vrai que la dialyse fait peur, je m’en suis rendue compte lors des ateliers que j’ai suivi.
    En fait, tout fait peur dans cette histoire.

    Bonne soirée.

    #30201
    gloubi
    Participant
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    • ★★★☆
    • 157Message(s)

    Merci.

    En tout cas, vous semblez plein d’énergie et de joie de vivre, c bien. C rassurant.
    C vrai que la dialyse fait peur, je m’en suis rendue compte lors des ateliers que j’ai suivi.
    En fait, tout fait peur dans cette histoire.

    Bonne soirée.

    Le tout, c’est de ne pas vivre dans la trouille, ou pour le rejet.
    Ce qui t’arrive est une part de ta vie, mais ne doit en aucun cas en devenir le centre.
    Que tu sois dialysée (toutes les 4/24/72 heures) ou greffée (médocs toutes les 12h), c’est un part de toi et ça n’est pas ton être en entier. Il ne faut jamais le perdre de vue.
    Bon courage quoi qu’il en soit !

    #30202
    IsabelleV
    Participant
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    • 9Message(s)

    C’est inquiétant qd même.

    Oui tu veux dire que c’est une pièce qui ne fonctionne plus mais que tout le reste se bat, s’adapte pour aller bien ?
    A+.

    #30203
    luc
    Participant
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    Disons surtout que les médocs t’aident à compenser les faiblesses dues à la greffe d’un organe externe…

    #30205
    gloubi
    Participant
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    C’est inquiétant qd même.

    Oui tu veux dire que c’est une pièce qui ne fonctionne plus mais que tout le reste se bat, s’adapte pour aller bien ?
    A+.

    C’est inquiétant jusqu’à l’acceptation totale. On peut appeler ça une forme de nihilisme, pour moi c’est plus de la résilience.
    Et pas du tout physique, uniquement psychologique. Le reste de ton corps ne reprend pas la fonction rénale, ça n’est pas comme un retrait de la rate. Mais ton esprit doit comprendre que tu n’es pas si différente des autres. C’est une vie normale avec un petit défaut autour duquel il faut savoir composer. Tu n’es pas une maladie avec du gras et des os autours, tu es une personne avec une maladie dedans, ton rapport à ton corps et ton “moi” ne doivent pas diverger outre mesure.

    #30215
    IsabelleV
    Participant
    • Petit rein débutant
    • ★☆☆☆
    • 9Message(s)

    Bonjour Gloubi,

    Oui c’est toute la difficulté. Etre en forme et savoir pourtant qu’il y a qqchose qui fonctionne moins bien et qui ne s’arrangera pas.
    C’est angoissant d’avoir une échéance là sous mes yeux, pas loin finalement, de mort si je ne fais rien.
    Moi qui suis si franche et directe, avoir une maladie si sournoise est un comble.

    Je dois effectivement accepter ce fait, ça progresse. Cela fait partie de ma vie et j’ai encore envie de vivre bien, j’ai des projets encore …

    Je dois faire confiance à mon néphrologue et à ce que j’entends.

    Mais n’avez-vous jamais douter de la compétence de vos médecins ? vous leur avez fait confiance les yeux fermés ?

    A+.

    #30217
    Anonyme
    • Néphropathe confirmé
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    Faire confiance aux médecins c’est important, mais on peut aussi s’informer de son côté pour leur poser les bonnes questions, et bien comprendre les enjeux des traitements proposés.
    Il faut se dire qu’on a de la chance de vivre en France en 2014, avec le niveau de la médecine actuel.
    Mon grand-père, atteint de la même maladie que moi, est mort d’urémie en 1963 à l’âge de 44 ans, après une longue agonie. Pas de dialyse pour lui à cette époque!
    L’irct est une maladie qui se traîte maintenant et certains traitement permettent une vie quasiment normale. Je suis peut-être une incorrigible optimiste, mais je trouve ça formidable.

    Sinon Isabelle, je suis sûre que dans ton service de néphrologie, tu dois pouvoir solliciter un psychologue pour parler de tes angoisses, ton vécu, te donner des conseils pour aborder la question avec ton entourage, etc.

15 réponses de 31 à 45 (sur un total de 77)
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