Comment choisir un centre de greffe ?
Durées d'attente : une incertitude sous influence
Il s'agit là bien entendu d'un point essentiel, compte tenu de la pénurie d'organes.
Outre l'amélioration incontestable de la qualité de vie que l'on peut légitimement attendre après la greffe et les conséquences souvent très négatives sur le plan social et professionnel de la période de dialyse pour les receveurs actifs, il est désormais admis et prouvé médicalement que l'allongement de la durée d'attente en dialyse est corrélé à de moindres chances de réussite de la transplantation (1)…
Il est bien évident que lorsqu'on devient candidat à la greffe, on souhaite pouvoir en bénéficier dans des délais " raisonnables ". Or, on sait que les durées d'attentes sont très différentes en fonction des régions. Ainsi, il est devenu fréquent que des malades résidant en région parisienne, où les durées d'attente sont les plus importantes, choisissent de s'inscrire dans des centres de province dans l'espoir (justifié) d'être greffés beaucoup plus rapidement.
Sur l'année 2016, la médiane d’attente en la France était de plus de 31 mois. Elle est très variable selon les hôpitaux, elle a varié entre 13 mois au CHU de Caen et 66 mois à l'Hôpital Tenon à Paris.
Plusieurs éléments permettent d'expliquer ces disparités, le principal étant certainement le principe du "rein local" : lorsqu'un centre de transplantation effectue également des prélèvements d'organes, sur les deux reins prélevés, le premier est attribué selon les règles de répartitions en vigueurs, tandis que le second reste acquis à l'équipe de greffe locale et donc transplanté à un des malades en attente dans l'hôpital. On comprend aisément que les malades inscrits dans des centres qui prélèvent beaucoup seront très favorisés par ce système. Renaloo a réalisé en juin 2018 une saisine du Défenseur des droits pour dénoncer cette injustice.
Les services pédiatriques présentent des durées d'attente nettement moins importants que ceux réservés aux adultes, ce qui s'explique par la priorité nationale accordée aux receveurs de moins de 18 ans pour l'attribution d'un greffon.
Outre les critères purement géographiques, il peut être intéressant d'examiner les statistiques relatives aux à l'accès à la greffe en fonction du groupe ABO du receveur ou encore de son taux d'immunisation ainsi que de son âge.