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Le don d’organes en Espagne

L’Espagne a su mobiliser des moyens pour que le prélèvement d’organes devienne une activité à part entière des établissements de santé, avec un souci d’efficacité, de qualité et de sécurité.

  • Un renforcement de la détection des donneurs potentiels (Les personnes en état de mort encéphalique accueillies dans les hôpitaux).
  • Un renforcement des moyens relatifs à l’abord des familles pour le prélèvement
    En effet, même si la loi prévoit le consentement présumé du défunt, en pratique, l’avis des familles est toujours demandé (et respecté) comme c’est le cas en France. Cependant, les équipes responsables de ce processus (coordinateurs) sont à la fois très formées à ses aspects psychologiques, ont des effectifs suffisants pour proposer un accompagnement de longue haleine, et sont également très mobilisées dans le sens de l’obtention de l’accord.
  • Une politique de formation et de motivation des coordinateurs
    Le rôle des coordinateurs de transplantation a été mis en valeur, et leur nombre augmenté. Il s’agit en général d’équipes, composées à la fois de médecins et d’infirmières. Ils bénéficient de formations importantes à tous les niveau, notament en ce qui concerne l’abord des familles (comme on peut le constater dans le film de Pedro Almodovar “tout sur ma mère”). Il s’agit de plus d’une fonction reconnue, et rémunérée en conséquence.
  • L’utilisation de greffons dits “limites”
    Il s’agit des greffons prélevés sur des personnes présentant des risques, liés à l’âge ou à une pathologie pré-existante.
    Entre 1992 et 2000 l’âge moyen des donneurs est passé de 34 à 47 ans. D’autre part, des mesures spécifiques peuvent être prises ddans le but de permettre l’utilisation de greffons limites. Par exemple, si une atteinte rénale est détectée sur le donneur, il est possible que ses deux reins soient transplantés au même receveur, lui même souvent âgé, de façon à lui assurer une fonction rénale optimale après la greffe. Ces choix vont également dans le sens d’une augmentation de l’âge moyen des receveurs. On pourrait craindre que cette tendance ait un effet néfaste sur les résultats à long terme des greffes, mais les études prouvent qu’il n’y a pas de différence notable à cinq ans post greffe, entre l’Espagne et d’autres pays européens, notamment la France.
  • Une politique de communication ” musclée “ de longue date, qui a permis une sensibilisation à la fois des médias, du grand public et des professionnels de santé à la cause du don d’organe. Les greffes sont ainsi mieux comprises et mieux acceptées, à tous les niveaux. Notamment, les freins psychologiques qui pouvaient persister parmi les professionnels de santé ont été largement levés.
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