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Réduire les coûts de la prise en charge de l’insuffisance rénale terminale : un exercice risqué… pour les patients !

Des effets immédiats… et pas seulement ceux qui étaient attendus

Pour les centres de dialyse, cette mesure, appliquée depuis janvier 2011, a immédiatement transformé la source de profit que représentait l’EPO en centre de coûts… Les conséquences ont été immédiates, les prescriptions d’EPO ont, comme attendu, sensiblement diminué, avec un recul moyen des doses de 18% entre 2010 et 2011(4, 5, 6).

Mais ça n’a pas été le seul effet observé : en parallèle, le taux de transfusions sanguines en dialyse a augmenté de manière spectaculaire, entre +9 et +22%, selon les centres, sur les 9 premiers mois de 2011. Avec des conséquences potentiellement graves pour les patients, en termes notamment d’immunisation et de pertes de chances d’accéder à la greffe.
Une immunisation (développement d’anticorps anti-HLA dirigés contre le donneur) survient en effet, selon différentes études, après 2 à 21% des transfusions réalisées.

Pour les malades concernés, la facture peut rapidement devenir salée : statistiquement, leurs durées d’attente pour la greffe augmentent très sensiblement.

En France, par exemple, les durées médianes d’attente varient de 14,8 mois pour les patients non immunisés à 36,5 mois pour les immunisés(7)… Mais ça ne s’arrête pas là, puisque la présence d’anticorps anti-HLA a également un impact négatif sur les taux de réussite des greffes et sur la survie des greffons.

(4)  Opelz G, Vanrenterghem Y, Kirste G et al. Prospective evaluation of pretransplant blood transfusions in cadaver kidney recipients. Transplantation 1997; 63: 964–967.
(5) Reed A, Pirsch J, Armbrust MJ et al. Multivariate analysis of donor-specific versus random transfusion protocols in haploidentical living-related transplants. Transplantation 1991; 51: 382–384.
(6) Vanrenterghem Y, Waer M, Roels L et al. A prospective, randomized trial of pretransplant blood transfusions in cadaver kidney transplant candidates. Leuven Collaborative Group for Transplantation. Transpl Int 1994; 7(Suppl 1): S243–S246

(7) Rapport annuel 2011 de l’Agence de la biomédecine. Durée médiane d’attente pour une greffe rénale des malades inscrits à partir du 1er janvier 2006. Un malade immunisé est défini avec soit un taux d'anticorps anti-HLA supérieur à 5% soit des spécificités HLA de classe I ou II saisies.

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